Rachat de Marianne: négociations suspendues entre le groupe CMI de Daniel Kretinsky et Pierre-Edouard Stérin
CMI France et Pierre-Edouard Stérin "ont décidé d'un commun accord de suspendre leurs discussions sur la cession de Marianne", a annoncé à l'AFP le groupe de...
CMI France et Pierre-Edouard Stérin "ont décidé d'un commun accord de suspendre leurs discussions sur la cession de Marianne", a annoncé à l'AFP le groupe de presse du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
"Ils se retrouveront le 21 juillet pour statuer définitivement sur le sort de ces discussions", a précisé CMI France au premier jour d'une grève de la rédaction du magazine contre une cession à M. Stérin en raison de ses possibles liens avec le Rassemblement national (RN) avancés dans la presse.
Jeudi, la rédaction de Marianne a voté massivement pour une grève reconductible de 24 heures après s'être opposée au rachat de l'hebdomadaire par le milliardaire français, au lendemain d'un article du Monde affirmant qu'il avait des accointances politiques avec le RN.
"Ce qui apparaissait comme un engagement idéologique individuel se révèle être une entreprise partisane", a estimé jeudi dans un communiqué la Société des rédacteurs de Marianne (SRM).
Elle a demandé à l'actionnaire actuel, le groupe CMI du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, de "se mettre en quête de nouveaux acquéreurs en mesure d'assurer l'indépendance éditoriale de Marianne et la pérennité économique du titre".
La rédaction a ainsi fait volte-face par rapport à un premier vote intervenu avant l'article du Monde. Le 21 juin, elle avait décidé à 60,3% de ne pas s'opposer au rachat du titre par M. Stérin, en négociations exclusives depuis mi-mai avec CMI France.
Lors de ce premier vote, la rédaction estimait avoir obtenu des avancées sur "les garanties d'indépendance" proposées par M. Stérin, milliardaire catholique conservateur, et libéral sur le plan économique.
Dans le projet de M. Stérin, l'ancien ministre et entrepreneur Arnaud Montebourg était pressenti pour présider le futur conseil d'administration de l'hebdomadaire. Son profil de gauche souverainiste semblait correspondre à la ligne éditoriale de Marianne, dont la directrice de la rédaction est Natacha Polony.
Parallèlement aux négociations exclusives avec M. Stérin, un challenger a fait une autre offre de reprise pour Marianne : l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc, 62 ans, qui a fait carrière dans les jeux vidéo et avait repris le groupe de presse jeunesse Fleurus en 2009.
Mais le montant de son offre, de 5 millions d'euros, est toutefois jugé insuffisant pour racheter et redresser Marianne, selon des sources internes.
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