Quels impacts sur les territoires ?

A lors que la France s’apprête à accueillir plusieurs événements sportifs internationaux, Sporsora, qui regroupe les acteurs économiques du secteur du sport, s’interroge sur leurs impacts sur les territoires.

À l’image de l’Euro 2016, l’Hexagone va accueillir plusieurs manifestations sportives, l’occasion de s’interroger sur les réels impacts de ces manifestations sur les territoires.
À l’image de l’Euro 2016, l’Hexagone va accueillir plusieurs manifestations sportives, l’occasion de s’interroger sur les réels impacts de ces manifestations sur les territoires.
À l’image de l’Euro 2016, l’Hexagone va accueillir plusieurs manifestations sportives, l’occasion de s’interroger sur les réels impacts de ces manifestations sur les territoires.

À l’image de l’Euro 2016, l’Hexagone va accueillir plusieurs manifestations sportives, l’occasion de s’interroger sur les réels impacts de ces manifestations sur les territoires.

Euro 2016, championnats du monde de Handball 2017, Ryder cup (golf) en 2018… La France va bientôt accueillir plusieurs événements sportifs internationaux. C’est donc au thème «Les grands événements peuvent-ils transformer durablement nos sociétés ?», que Sporsora, association qui regroupe près de 200 acteurs de l’économie du sport, consacrait ses cinquièmes assises, le 8 octobre, à Paris. Au cours de plusieurs tables rondes, des intervenants se sont succédés pour témoigner de leurs expériences ou de leurs attentes. La ville de Marseille, par exemple, va accueillir des matchs de l’Euro 2016. Pour elle, «il s’agit d’un enjeu très important», estime Didier Réault, adjoint au maire de Marseille, à «la Mer, littoral, nautisme et plage». La ville dispose d’un stade vélodrome neuf, de 65 000 places, «dimensionné pour accueillir l’événement», précise l’adjoint, soucieux de «montrer que nous avons eu raison d’investir». Une préoccupation d’autant plus compréhensible que les modalités du chantier de la rénovation du stade, réalisée dans le cadre d’un PPP, partenariat public privé, avaient été très sévèrement critiquées par un rapport de la Cour régionale des comptes. Aujourd’hui, Marseille ne s’en tient pas seulement au football : la ville a également candidaté – avec succès – pour héberger les épreuves de voile des Jeux Olympiques, en 2024. «Depuis une dizaine d’années, on pense que la voile doit être un spectacle. Nous avons donc situé la compétition très proche du littoral, pour que les spectateurs puissent s’approprier le spectacle de la voile», précise Didier Réault. À la clé de l’organisation de ces événements, «la promotion d’un territoire», estime l’élu. Et au-delà des différents types de publics que la ville peut avoir intérêt à attirer, qu’il s’agisse de touristes ou d’hommes d’affaires, le but est de séduire… les organisateurs d’autres événements. Seul bémol, si la métropole marseillaise dans son ensemble devrait tirer profit de cette démarche, et pas seulement la ville, «l’impact se mesure difficilement», admet l’élu.

Des impacts sociétaux

difficiles à mesurer Plus au Nord, l’an dernier, à Caen et en Normandie, l’organisation des Jeux équestres mondiaux (JEM 2014) était un «prétexte au développement territorial», avance Fabien Grobon, qui a présidé le Comité d’organisation de l’événement. À ce titre, les collectivités locales ont investi 28 millions d’euros, abondés par 10 millions supplémentaires de l’État. Et l’organisation estime que 108 millions d’euros ont été générés par cette machine qui a mobilisé 200 salariés et 3 000 volontaires. Quant au «projet territorial», s’il reste des infrastructures, comme la piste de cross du Haras du Pin, et si des démarches de sensibilisation et de participation ont été menées auprès de la population, «on aurait pu faire plus…», admet Fabien Grobon. Reste que la question de la mesure des impacts des événements sportifs est bien loin d’être résolue. «On peut observer l’impact économique d’un événement sportif. Il n’est pas négligeable. Mais ce n’est pas l’essentiel. Il faut avoir un projet de territoire et se servir de l’événement pour le promouvoir. (…) Mais l’impact social est très difficile à mesurer», estime Didier Primault, économiste du sport, directeur du CDES, Centre de droit et d’économie du sport. En fait, les spécialistes sont actuellement à la recherche de critères pertinents, comme par exemple le taux de participation de la population aux activités sportives, qui permettraient de mesurer l’inclusion sociale liée aux événements. Car pour l’économiste, «le sport a besoin de démontrer qu’il produit du lien social».