Quand numérique et biologie s'invitent chez les ingénieurs

C’est une formation inédite que lancent les deux écoles d’ingénieurs lilloises ISEN1 et ISA2 à la rentrée 2018-2019 : un programme post-bac «Numérique et Biologie» qui croise les expertises des deux écoles pour former des ingénieurs au plus près des approches de l’entreprise.

Thierry Occre, directeur de l'ISEN depuis la rentrée 2017.
Thierry Occre, directeur de l'ISEN depuis la rentrée 2017.

Trois ans de formation, à cheval sur les deux écoles, suivis de deux années de spécialisation à l’ISA ou à l’ISEN, avec à la clé un diplômé d’ingénieur d’une des deux écoles. «Les étudiants vont vivre dans les deux universités, avec deux cultures différentes. Mais ce n’est pas un double diplôme : ils choisiront leur spécialisation au bout de trois ans», précise Christophe Fachon, directeur de l’ISA. Bio-informatique, e-santé, smart farming, machinisme agricole, robotique, big data… autant de nouveaux métiers à la croisée du numérique et de la biologie auxquels les salariés de demain doivent être formés. «De nombreuses start-up allient l’ensemble de ces compétences. À l’ISA, nous sommes naturellement couplé avec Eurasanté, mais nous pouvons aussi l’être avec la Plaine Images et EuraTechnologies», poursuit Christophe Fachon. Une immersion en entreprise indispensable puisque plus de la moitié des étudiants restent en région à la suite de leurs études. Et qui incite aussi les écoles à miser sur l’apprentissage : 75 places dédiées en septembre prochain pour l’ISEN (soit 10% de l’effectif étudiant). «Il y a 20 ans, lorsqu’on faisait des études d’ingénieur, on était généraliste. L’ingénieur de demain sera aussi numérique», constate Thierry Occre, directeur de l’ISEN. Cette double compétence ouvre aussi la voie à une féminisation des étudiants ingénieurs.

Insuffler l’esprit d’entreprendre

Que ce soit le bras robotique de Nyrio One, les systèmes et capteurs urbains pour faciliter le stationnement de Parkii ou les mesures mécaniques à échelle nanoscopique de Menapic, nombreux sont les exemples de création d’entreprises au sein des écoles d’ingénieurs. «Entre deux et cinq projets de start-up sont hébergés chaque année. C’est notre souhait de rester connecté avec les chercheurs et de leur soumettre une innovation technique, technologique ou scientifique. Les projets sont mieux maturés, avec un taux de transformation important, notamment sur les filières robotiques», se félicite Thierry Occre, directeur de l’ISEN. L’école a également mis en place un MBA en partenariat avec Liverpool Hope University, obtenu avec trois mois supplémentaires après la 5e année et qui offre aux étudiants la possibilité d’être diplômé d’un MBA à 25 ans alors qu’il s’obtient en général après plusieurs années d’expérience professionnelle. Si un quart des étudiants sont internationaux, l’objectif de l’ISEN est de doubler cet effectif, notamment grâce à une filière de professionnalisation 100% en anglais.

  1. Institut supérieur de l’électronique et du numérique
  2. Institut supérieur d’agriculture

Thierry Occre, directeur de l’ISEN depuis la rentrée 2017.