Quand l’ESS picard bénéficie d’un soutien européen

Pour la première fois, le conseil régional a lancé deux appels à projets via le programme du Feder 2014- 2020, pour favoriser l’émergence et pérenniser des micro-projets liés à l’économie sociale et solidaire. Cette initiative sera renouvelée en février et en juin.

La Picardie s’appuie sur le financement européen pour favoriser le développement de l’ESS en région.
La Picardie s’appuie sur le financement européen pour favoriser le développement de l’ESS en région.
La Picardie s’appuie sur le financement européen pour favoriser le développement de l’ESS en région.

La Picardie s’appuie sur le financement européen pour favoriser le développement de l’ESS en région.

Si l’Union européenne a montré à plusieurs reprises son intérêt pour l’économie sociale et solidaire, le financement de ces projets était jusqu’ici majoritairement pris en charge à travers le Fonds social européen (FSE) au niveau national. Rares sont les régions à avoir décidé d’inclure un volet ESS lors de la mise en oeuvre du Programme opérationnel du fonds européen de développement régional (Feder)/ FSE 2014-2020. En Picardie, ce choix a été fait grâce notamment au dynamisme du Plan de développement de l’ESS porté par Marie- Christine Guillemin, vice-présidente au conseil régional en charge de l’économie sociale et solidaire. L’ESS représente en Picardie 5 400 structures regroupant 58 000 salariés, soit 10% de l’emploi régional.

Une co-construction réfléchie

« Nous avons lancé ces deux appels à projets en totale co-construction », explique Pascal Lebeau, en charge du FSE au conseil régional. « Il s’agit vraiment de la rencontre d’une opportunité de financement avec un plan de développement visant à soutenir les projets issus de l’économie sociale et solidaire », ajoute Caroline Dejonghe, chef de projet ESS. Chacun de ces appels à projets s’adresse en particulier à de petits porteurs, le premier a pour objectif de favoriser l’apparition de nouvelles activités quand le second s’attache à consolider des activités émergeantes. « Nous connaissons bien les porteurs de projets, ils ont un besoin de financement au moment de la phase d’amorçage, de test. Beaucoup d’entre eux attendaient ce type de dispositif », souligne Caroline Dejonghe. Après le 15 septembre, date de clôture, une commission se réunira pour évaluer les projets soumis, les plans de financements présentés et déterminer le montant de l’aide (30 000 euros dans le premier cas, 20 000 euros pour un projet individuel et 40 000 euros pour les projets collectifs dans le second cas). « Au départ nous n’étions pas familiers avec ce secteur économique, d’où l’importance de travailler en collaboration étroite avec le pôle ESS. Nous pensons que l’ESS peut véritablement apporter une valeur ajoutée à ce programme européen et que ces appels à projets sont en cohérence avec la politique pour l’emploi mise en place par le conseil régional », note pour sa part Pascal Lebeau.

Encourager les porteurs de projets

À l’issue de cette commission, des précisions pourront être demandées. Chaque refus sera également motivé. « Il n’est pas question de sanctionner les porteurs de projets, mais au contraire d’expliquer et de les accompagner au mieux dans leurs démarches. Les fonds européens sont très contrôlés et leur attribution très encadrée », justifie Pascal Lebeau. L’objectif jusqu’en 2020 est de 80 micro-projets financés avec un taux de survie à trois ans évalué à 70%. Pour l’instant, sept pré-projets ont été enregistrés émanant principalement d’associations. « Ce premier appel à projet est une sorte de test, beaucoup attendent les suivants, programmés en février et juin pour se lancer », conclut Caroline Dejonghe.