Protomotech se développe grâce à ses capteurs high-tech

À Lens, dans les locaux de la Louvre-Lens vallée, Protomotech a développé un écosystème de capteurs à destination du monde de la culture. Ces capteurs permettent d’avoir des données en temps réel sur la température, l’hydrométrie, dans le but d’améliorer la conservation des oeuvres et des objets.

L’équipe de Protomotech va pour accompagner le développement de l’entreprise se développer dans les mois à venir. Gwendal Dauphin au centre de la photo espère embaucher une dizaine de personnes d’ici à deux ans.
L’équipe de Protomotech va pour accompagner le développement de l’entreprise se développer dans les mois à venir. Gwendal Dauphin au centre de la photo espère embaucher une dizaine de personnes d’ici à deux ans.

ACT'STUDIO

Le capteur développé par Protomotech permet de mesurer en temps réel la température, l’hydrométrie et d’autres paramètres programmables.

Créée il y a quasiment deux ans, Protomotech est le spin-off d’une société d’ingénierie basée à Orléans, 3 ZA Engineering. Celle-ci est spécialiste du développement d’objets connectés dans le domaine de l’industrie, de la sécurité, de la défense, dans des environnements contraints, avec des normes particulières, mais qui ne disposait pas de “produits”. Aussi, dans un contexte de développement, l’entreprise, qui avait besoin de fonds, n’a pas été suivie par les banques à cause du manque de lisibilité de son métier. «Nous avons donc créé Protomotech, avec Jean-Yves Cadoral, le fondateur de 3 ZA, parce que personne ne comprenait ce que l’on faisait ! Nous voulions prouver l’utilisation de la technologie qui avait été développée en laboratoire», résume Gwendal Dauphin, dirigeant de Protomotech.  

Protomotech a donc développé une solution de suivi en temps réel de la température et de l’hydrométrie pour les musées, «quelque chose de simple, autonome, facilement déplaçable, de façon à gommer toutes les contraintes réglementaires, qui peut coller avec une utilisation large», poursuit-il. Objectif avec cette solution : toucher des institutions de petite taille, de taille intermédiaire, mais aussi des musées nationaux. 

ACT'STUDIO

Les données sont envoyées en temps réel sur un serveur qui envoie des alertes lorsque les normales enregistrées par l’utilisateur ne sont plus respectées.

Supprimer les freins

La conservation des œuvres, même si le personnel des musées y est sensibilisé, est un facteur “impalpable”… et pose donc un frein à l’investissement.

«Nous avons ajouté un cartel numérique qui va permettre de pousser des informations sur le smartphone des visiteurs qui s’approchent du capteur.» Protomotech propose en fait de rendre intelligente la visite d’un musée. Le visiteur a la possibilité de consulter ou non les informations envoyées. Il peut aussi aller plus loin dans la découverte de l’œuvre et de son histoire à partir des liens proposés.

Les premiers freins étant supprimés grâce à l’innovation qui a été ajoutée au capteur, Gwendal Dauphin et Jean-Yves Cadoral ont trouvé un nom qui marque les esprits : «Une protomothèque, c’est une galerie ou un musée dédié au buste.» D’où le buste qui figure sur le logo de l’entreprise. 

La communication autour de ce projet a été lancée et Gwendal Dauphin en a rapidement vu les premières retombées. «Louvre-Lens Vallée a trouvé le concept séduisant et nous a incités à aller plus loin dans son développement, tout comme d’autres structures publiques et privées. Nous avons donc continué à travailler sur le concept jusqu’à la création de l’entreprise en janvier 2019.»

Aujourd’hui, Protomotech compte quatre salariés, deux dans les locaux de Louvre-Lens Vallée et deux sur Orléans. «L’équipe lensoise est amenée à grandir pour atteindre les dix salariés d’ici à deux ans.»

 Nous avons des trésors en France, tout le monde a le droit de les protéger”

Levée de fonds

Incubée par Louvre-Lens Vallée, Protomotech est également en contact régulier avec le Louvre-Lens et le centre de conservation du Louvre de Liévin, des structures avec lesquels elle travaille déjà. «Nous avons éprouvé nos solutions avec le Louvre-Lens, mais aussi dans des structures beaucoup plus petites qui sont notre cœur de cible et qui ont le plus besoin de notre expertise. Nous avons des trésors en France, tout le monde a le droit de les protéger», souligne Gwendal Dauphin.

La solution de Protomotech est actuellement utilisée dans le centre de conservation du Louvre et dans deux autres petites structures. L’entreprise est, en ce début d’année 2020, en discussion avec 15 autres structures publiques et privées.

Pour se développer, Protomotech devrait procéder à une levée de fonds. «Nous souhaitons continuer à développer et améliorer notre produit phare en lui ajoutant des fonctions supplémentaires, tels que la qualité de l’air, le taux de CO2 et d’autres données. Nous souhaitons également développer une version plus accessible en supprimant quelques fonctions et répondre ainsi aux attentes des plus petites structures», développe Gwendal Dauphin.

Protomotech travaille sur un marché de niche. L’entreprise est deux à trois fois moins chère que ses concurrents, qui sont de grosses sociétés spécialisées dans le logiciel informatique. Autre force de Protomotech : la possibilité de proposer des solutions sur mesure et travailler avec des clients qui sont des partenaires.

Les perspectives sont très importantes en France, mais aussi à l’échelle internationale.