Protectys, l’arme fatale de l’agglomération nancéienne

Le fusil à canon scié à deux coups, version Mad Max pour les puristes, a son effet dissuasif dans les mains de l’expert tout comme le clic-clac caractéristique d’armement d’une réplique de fusil d’assaut militaire plus vrai que nature. Ces armes de catégorie D fonctionnant à l’air comprimé projetant des balles en gomme avec une puissance de moins de vingt joules font partie du petit arsenal exposé au cœur du tout nouveau magasin (ouvert en fin d’année dernière) au cœur de la zone d’activités de Houdemont du côté de l’allée des Prunus par Protectys, spécialiste de la sécurité des biens et des personnes depuis près de trente ans. 

Aérosols et bombes lacrymogènes, couteaux de collection et autres, matériel de défense électrique et équipements spécifiques dédiés aux force de l’ordre de Police et de Gendarmerie ainsi qu’aux agents de sécurité viennent compléter l’offre exposée dans les vitrines savamment agencées et sécurisées. Installée auparavant, pendant près de vingt-cinq ans du côté de la rue des Carmes dans le centre-ville de Nancy, la boutique a migré juste à côté du nouveau siège social de l’entreprise installé depuis deux ans dans cette partie de la zone d’activités d’Houdemont. Un choix stratégique pour Xavier Martinez-Fortun, fondateur et pilote de Protectys. 

«À l’époque, au plus fort de la crise sanitaire de la Covid-19, nous avons continué à assurer nos prestations et c’est là que la décision a été prise de trouver un autre local plus grand que celui que nous avions au sein du centre d’affaires des Nations à Vandœuvre car nous ne pouvions plus stocker nos produits pour honorer nos commandes et interventions», se rappelle Xavier Martinez-Fortun. Cette nouvelle implantation colle avec la stratégie de développement notamment envisagé pour la partie de la sécurité des personnes dont le magasin est le vaisseau amiral.

© Johann Marin-Thiery.  L’ensemble des produits proposés sont savamment présentés dans des vitrines sécurisées.

Sentiment d’insécurité

«Nous avons la particularité de couvrir les deux principaux champs de la sécurité, celui de la sécurité des biens avec nos systèmes d’alarme et de vidéosurveillance et celui de la sécurité des personnes avec le panel des différents articles répondant à ce besoin.» 90 % de l’activité de Protectys est portée par la sécurité des biens où la société lorraine a su s’imposer par une approche de proximité et de conseil. Les 10 % restants sont le fait de ce volet de la sécurité des personnes. 

«Depuis quelques années et notamment depuis la sortie de la crise sanitaire, nous percevons bien la montée de l’insécurité. La hausse des violences physiques, des altercations et le sentiment général d’insécurité entraînent les gens à trouver un moyen de défense. Les gens s’arment !», constate Simon-Pierre Badoc, le responsable du magasin d’articles de sécurité et salarié chez Protectys depuis plus de vingt-cinq ans. Un état de fait, bien présent dans les statistiques sur le sujet où la hausse des violences physiques affiche une courbe exponentielle. «D’un point de vue purement professionnel, je peux dire que c’est une bonne chose mais d’un point de vue personnel, je suis tout simplement horrifié.» Face à cette donne exponentielle, le professionnel est avant tout un conseillé plutôt qu’un vendeur.

Achat strictement encadré

«Notre rôle est d’apporter une solution adaptée en accompagnant et en conseillant pour que l’acheteur soit réellement rassuré.» Acheter ce type d’articles est strictement encadré par la loi et les critères varient selon les catégories d’armes sans parler des approches spécifiques pour les armes à destination du tir sportif ou encore des armes de chasse. Les chasseurs sont une cible bien identifiée aujourd’hui par Protectys. Depuis la fermeture de la mythique armurerie nancéienne Edmond Cornu de la rue des 4 Églises en 2016, l’agglomération nancéienne n’en compte plus. Détenteurs depuis cinq ans du certificat de qualification professionnelle d’armurier, Xavier Martinez-Fortun et Simon-Pierre Badoc, voient dans l’armurerie un vecteur de développement certain.

«À l’époque, nous aurions pu déjà nous y mettre mais nous ne souhaitions pas faire de concurrence à la dernière armurerie nancéienne, cela n’avait aucun intérêt.» Actuellement, l’impact pourrait être différent. 

© Johann Marin-Thiery. Le magasin de Protectys propose un panel d’armes de défense répondant à des critères strictes de détention.

«Aujourd’hui la communauté des chasseurs doit aller se fournir chez les quelques armuriers encore présents à Moncel-les-Lunéville, à Bruley ou encore Neufchâteau et Pont-à-Mousson. Sur l’agglomération nancéienne, nous sommes aujourd’hui les seuls.» L’offre proposée dans ce domaine spécifique va se construire au fur et à mesure aussi bien en termes d’armes que de munitions. 

«Ce sont les clients qui vont faire la gamme. Nous fonctionnons comme dans le reste de nos secteurs d’activités, nous apportons les solutions aux réels besoins et surtout écoutons les demandes et souhaits de nos clients.» Du conseil, de l’écoute, indispensable dans ce type de domaine d’activité !