Événement

Protection des zones humides urbaines : Amiens accueille le deuxième congrès mondial des villes Ramsar

Du 8 au 10 juin, Amiens a accueilli le deuxième congrès mondial des villes Ramsar. Il s'agit d'une grande table ronde des maires des villes labellisées "Ville des zones humides accréditées par la convention de Ramsar" pour la protection des zones humides en ville. Les congressistes sont venus de Corée du Sud, de Chine, du Japon, de Hongrie, d'Iran, ou encore de Tunisie.

Au centre, Brigitte Fouré, maire d'Amiens avec certains représentants des villes Ramsar.
Au centre, Brigitte Fouré, maire d'Amiens avec certains représentants des villes Ramsar.

Plus de 150 participants venus du monde entier ont participé à Amiens au rassemblement des maires des villes labellisées "Ville des zones humides accréditées par la convention de Ramsar". D'Autriche, d'Irak, du Canada, de Corée du Sud, de Chine, du Japon, de Hongrie ou d'Iran, tous les représentants des villes détenant ce label ont pu faire le point durant plusieurs jours sur les enjeux de la préservation des zones humides au niveau local. 

« À l'occasion de la table ronde, ces représentants des villes détenant ce label international ont pu travailler le sujet d'importance qu'est la préservation des zones humides, dans et aux abords des zones urbaines. Il s'agit d'un temps fort du fonctionnement de ce réseau, qui a pour objectif de contribuer à la mise en œuvre de la convention de Ramsar, grâce aux efforts collectifs des gouvernements locaux et des communautés locales. La réunion a aussi permis d'assoir le fonctionnement du réseau, en travaillant le projet de plan stratégique du réseau des villes humides, en soutien du plan stratégique Ramsar, qui vise à fournir le cadre qui guidera les villes humides dans la mise en œuvre de la convention sur les zones humides au niveau local », explique Brigitte Fouré, maire d'Amiens et élue le 9 juin à la tête du réseau des villes Ramsar.

Cet événement était co-organisé avec le Centre régional Ramsar-Asie de l’est (RRC-EA), qui assure le secrétariat de ce réseau mondial, et en partenariat avec le ministère de la Transition écologique, l'Agence de l'eau Artois-Picardie, le Conseil départemental de la Somme, Ramsar France, l'Office français de la biodiversité et la Semop Amiens Énergies.

(à g.) Richard Malot, directeur technique chez Amiens Énergies lors de son intervention sur le traitement des eaux usées en énergie.

Un label pour une reconnaissance des efforts accomplis

La ville d’Amiens s'était vue remettre le label "Ville des zones humides" lors de la cérémonie officielle organisée à Dubaï, en 2018, en présence de Brigitte Fouré. Ce réseau a été créé à l’initiative du RRC-EA et proposé aux 18 premières villes labellisées en octobre 2019 dans la ville de Suncheon en Corée du Sud, au cours de la première table ronde du cercle international des maires des villes accréditées "Ville des zones humides", où Amiens était représentée. 

Ce congrès a été ainsi l'occasion de présenter les enjeux de préservation des zones humides du territoire de la ville d’Amiens. Ces zones à dominante humide occupent 368 hectares (7,4% du territoire d’Amiens), dont 268 hectares intègrent la zone humide d’importance internationale. 

« Ces zones à dominante humides concentrent une bonne partie des espèces de flore et de faune sauvages recensées, dont 209 espèces de plantes à fleurs et fougères, parmi lesquelles seules 83 ont été notées au cours de 30 dernières années. Mais aussi 18 espèces de libellules contactées au cours de la dernière décennie, 21 espèces de poissons recensées, neuf d’amphibiens dont deux n’ont pas été notées récemment, cinq espèces de reptiles notées récemment, 78 espèces d’oiseaux  "plutôt" inféodées aux zones humides dont 18 y sont nicheuses régulières », détaille Bruno Bienaimé, adjoint au maire délégué à la Nature en ville, la santé, la transition écologique et la promotion du vélo.

Faire de l'eau une énergie

Durant le congrès, les participants ont pu visiter Les Hortillonnages ou encore dîner au sein du musée de Picardie. Le vendredi matin, ils ont pu entendre la présentation sur la valorisation des eaux usées de la ville d’Amiens dans son réseau de chaleur de Richard Malot, directeur technique chez Amiens Énergies. 

« Nous prônons l'économie circulaire avec une autre façon de valoriser notre eau. Avec notre réseau de chaleur déployé depuis 2017 sur Amiens, ce sont 50 kilomètres disponibles pour 240 megawatt. Ce qui évite 13 000 tonnes de déchets rejetés. Notre station d'épuration gère elle les eaux usées d'Amiens. Grâce à un système de pompes à chaleur, l'énergie récupérée est valorisée dans le réseau de chaleur, conclut-il. C'est une véritable innovation en France. » 

Ce réseau de chaleur d’Amiens repose sur un mix énergétique diversifié d’énergies locales, fatales et renouvelables. Il bénéficie en priorité de l’énergie récupérée dans les eaux usées de la station d’épuration d’Ambonne. Cet équipement reçoit et traite près de 8 millions de m3 par an d’effluents urbains à des températures comprises entre 16 et 22°. La valorisation de ces flux énergétiques se fait par voie thermodynamique grâce à la mise en place de cinq pompes à chaleur qui produisent une eau à 80°, pour une puissance totale de 15 megawatts.

Le Département reçoit les participants du congrès des maires des villes labellisées Ramsar en Baie de Somme

Le Département de la Somme et le Syndicat mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard ont accueilli les congressistes sur le littoral, lors de la dernière journée de ce congrès. Trois sites emblématiques ont été offerts à la visite : le Parc ornithologique du Marquenterre, la Maison de la baie de Somme et le site Ramsar de la Pointe du Hourdel. « Cette journée d’étude était l’occasion de découvrir sous plusieurs facettes la baie de Somme, reconnue comme l’une des plus belles baies du monde, classée Grand site de France, et les projets portés par les acteurs du territoire en faveur de la préservation et de la valorisation du littoral et de la Vallée de la Somme, souligne Stéphane Haussoulier, président du Conseil départemental de la Somme. Le label international valorise l’exceptionnel qualité des zones humides. Dans ce domaine, notre département et sa ville-capitale, Amiens, se distinguent tout particulièrement. »