Présidence LR: Wauquiez et Retailleau aiguisent leurs armes à Epinal... sans se croiser

Au même endroit, mais pas au même moment, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont pris soin de ne pas se croiser lors du congrès des Jeunes LR, samedi à Epinal, les deux prétendants à la présidence des Républicains...

Laurent Wauquiez à Epinal, dans les Vosges, le 22 mars 2025 © Jean-Christophe VERHAEGEN
Laurent Wauquiez à Epinal, dans les Vosges, le 22 mars 2025 © Jean-Christophe VERHAEGEN

Au même endroit, mais pas au même moment, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont pris soin de ne pas se croiser lors du congrès des Jeunes LR, samedi à Epinal, les deux prétendants à la présidence des Républicains haussant chacun le ton contre son adversaire. 

"Moi, je ne dois rien à François Bayrou, je ne dois rien à Emmanuel Macron": en début d'après-midi, devant une salle clairsemée, Laurent Wauquiez a ouvert les hostilités et, s'il a assuré que le ministre de l'Intérieur n'était "pas son adversaire", ses attaques ont pris une acuité nouvelle.

Dans la matinée, le Haute autorité du parti de droite avait officialisé le statut de challenger de l'ancien président d'Auvergne-Rhône-Alpes: un petit millier de parrainages d'adhérents et 44 de parlementaires, contre plus du double pour l'ex-sénateur Vendéen. Un décompte immédiatement contesté par l'entourage de M. Wauquiez qui a annoncé "suspendre" toute participation aux travaux de l'instance.

Signe de cette atmosphère tendue à deux mois du scrutin, M. Wauquiez a fait observer qu'avoir "une famille politique qui soit forte, ça nécessite d'y passer tout son temps: ce n'est pas un job accessoire, ça n'est pas un passe temps avec d'autres occupations", comprendre celle de ministre.

La réponse du locataire de Beauvau n'a pas tardé, à l'heure du goûter: "Je ne me suis pas lancé dans une compétition interne pour présider le Temple du Soleil" (comprendre une secte), manière de renvoyer celui qui avait déjà présidé Les Républicains entre 2017 et 2019 à son bilan.

"Il faut ouvrir les bras et ramener à nous un certain nombre de militants, d'adhérents et de nos électeurs qui nous ont quittés. C'est notre faute: c'est nous qui les avons déçus", a appuyé Bruno Retailleau.

Les résultats ne sont pas là

Reste que le Vendéen défend son action au gouvernement: en s'autoproclamant "le ministre de l'Intérieur le plus libre de la Ve République", il estime que "les Français ont ratifié, plébiscité" le choix de LR d'entrer au gouvernement et "veulent une droite qui, dans l'action, applique ses convictions".

Sauf que, quelques heures plus tôt, Laurent Wauquiez estimait que "les résultats ne sont pas là". Et visait précisément le périmètre d'action de son concurrent, soit pour dénoncer l'"explosion des agressions violentes" ou, à propos d'un refus d'obtempérer qui a blessé légèrement une dizaine de personnes samedi matin à Paris, comparer la situation du pays à celles de la "Bolivie" ou du "Mexique". 

"Les seules batailles, ce sont les élections", avait poursuivi celui qui a reconquis un siège de député lors des dernières législatives, manière de mieux railler "ceux qui prennent les postes avant" ou "après".

C'est plus généralement à François Bayrou -qui a "toujours fait le choix de la gauche"- que s'en est pris Laurent Wauquiez.

Jusqu'à appeler au départ des ministres étiquetés LR du gouvernement ? "Cette question se pose à chaque étape. François Bayrou, ce n'est pas Michel Barnier. La décision qu'on a prise, pour éviter le chaos au pays, de soutenir le gouvernement, elle s'examine texte par texte. Dans ce soutien exigeant, il y a surtout exigence."

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