Pour l’égalité des chances, renforcer les liens entre universités et collectivités
Égalité d'accès à l'enseignement supérieur, adaptation des formations aux besoins locaux et coopération avec les universités. Le 3 avril, Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a participé au séminaire annuel du réseau des collectivités territoriales à Valenciennes.

«Les échanges entre le monde académique et le monde économique sont cruciaux !». Lors du séminaire annuel du réseau des collectivités territoriales, le 3 avril à Valenciennes, François Grosdidier, président de l'Association des villes universitaires de France (AVUF) et maire de Metz, est allé droit au but. Selon lui, il est en effet impératif que les collectivités travaillent en étroite collaboration avec les universités pour dynamiser les territoires et leurs économies. «Nous avons dans nos régions des entreprises en quête de talents, et des jeunes désireux de trouver un emploi. Nos formations doivent répondre à cette demande croissante», a-t-il déclaré.
Supprimer les zones blanches
À ce titre, il a également insisté sur la nécessité d’installer des antennes universitaires et des campus connectés dans les zones rurales et les quartiers éloignés, afin que tous les étudiants puissent accéder à l’enseignement supérieur. «Nous devons aussi éviter de concentrer les financements sur les grandes universités au détriment des plus petites. Une pyramide haute ne tient que si elle repose sur une base large», a ajouté le maire de Metz, soulignant l’importance d’une répartition équitable des ressources.
Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement supérieur a acquiescé, admettant que de nombreux efforts restent à fournir pour réduire les disparités entre les territoires. «Il existe des zones blanches de la formation en France. Par exemple, 25% des jeunes n’ont pas accès à une première année de santé près de chez eux. Et plus on s’éloigne des grandes villes, plus le taux de diplômés baisse», a-t-il regretté.
Rendre l'offre de formation plus lisible
Une réalité qui a pour effet collatéral une fuite des talents vers les métropoles. Ouvrir des antennes universitaires dans les territoires moins bien dotés permettrait donc également de favoriser le retour des professionnels de santé dans les petites communes, un enjeu majeur pour la revitalisation des territoires. Le ministre a fait le point sur les efforts réalisés pour territorialiser l'offre de formation supérieure. Selon Philippe Baptiste, actuellement, la France dispose de 150 antennes universitaires qui accueillent 100 000 étudiants.
Mais attention à ne pas ouvrir n'importe quelle formation n'importe où. «Les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale, ndlr) et autres collectivités doivent être associés à la mise en place de l’enseignement supérieur. Votre implication est cruciale pour nous permettre de comprendre les besoins locaux et ajuster notre offre de manière efficace», a-t-il déclaré, saluant l’initiative du séminaire des collectivités.
Le ministre a également reconnu le manque de lisibilité de l’offre de formation, entre les différents types de diplômes et a souligné le besoin de repenser cette offre pour la rendre plus claire et plus accessible. Le chantier s'annonce conséquent…