Savoir-faire industriel

Pont-Rémy : Gervois ouvre ses portes à l’occasion de la Semaine de l’industrie

L’entreprise de 19 salariés installée à Pont-Remy, dernier fabricant français de laines et fibres métalliques, a ouvert ses portes à une classe du collège de Ponthieu à Abbeville à l’occasion de la Semaine de l’industrie.

Les opérateurs de Gervois sont les gardiens d’un savoir-faire aujourd’hui disparu. ©Aletheia Press/ DLP
Les opérateurs de Gervois sont les gardiens d’un savoir-faire aujourd’hui disparu. ©Aletheia Press/ DLP

« Est-ce que vous saviez ce que vous veniez voir ce matin ? », interroge Christophe Thocquenne, Directeur général de l’entreprise Gervois. La quinzaine d’élèves du collège de Ponthieu hésite. « On nous a dit qu’on venait voir une industrie », lance l’un d’entre eux, avouant dans la foulée ne pas vraiment savoir de quoi il s’agit.

D’abord installée à Long, l’entreprise familiale Gervois a pris ses quartiers dans les années 90 à Pont-Remy. Si elle fabriquait au départ exclusivement des filtres, l’entreprise, qui a rejoint le groupe Drouault Industries, compte actuellement 19 salariés et travaille pour tous les secteurs d’activités, de l’automobile (30% de l’activité) au ferroviaire en passant par les raffineries ou la santé. Spécialiste du tricot métallique, des laines et fibres métalliques, Gervois est le dernier acteur français à proposer de tels savoir-faire.

Gervois a ouvert ses portes à des collégiens venus d’Abbeville. ©Aletheia Press/ DLP

Une activité très diversifiée

« Nous pouvons aussi bien fabriquer des filtres pour l’industrie que de la garniture de frein pour les trains ou des planchers pour le TGV », explique Christophe Thocquenne qui a repris la direction de l’usine il y a quatre ans. Si la concurrence venue de Chine ou d’Italie est indéniable, Gervois a su conserver la confiance de ses clients en misant sur une qualité irréprochable, une grande réactivité et une capacité particulière à apporter des solutions dans des situations complexes. « On vient souvent nous voir lorsque l’on recherche des moutons à cinq pattes », sourit Christophe Thocquenne qui peut compter sur un solide bouche à oreille. « Nos réalisations ont fait notre renommée, c’est aussi cela qui a permis à l’entreprise de se pérenniser », note celui qui qualifie son activité de « stable ». Gervois travaille actuellement à 82% pour le marché national.

Miser sur le savoir-être

« Nous avons besoin de jeunes, ce sont eux le futur de l’industrie », souligne Christophe Thocquenne qui mise avant tout sur des gens motivés et ayant envie d’apprendre. « On ne cherche pas forcément un diplôme, ici, on donne le droit à l’erreur, on apprend de ses erreurs », ajoute celui qui n’hésite pas à donner sa chance à de jeunes talents, comme cette jeune femme de 20 ans qui n’avait jamais travaillé dans une industrie. Passionnée par son nouveau métier, elle s’est parfaitement intégrée à cet univers très masculin. « Chaque recrutement est soumis à l’aval des autres collaborateurs, c’est indispensable pour fédérer une équipe », pointe le dirigeant, ex-de la FAVI.

De nouveaux profils qui permettent de préparer l’avenir en douceur puisque Gervois compte dans ses rangs des salariés dotés de 40 ans d’expérience. « Ce sont des savoir-faire inestimables qui connaissent parfaitement le métier, observe le Directeur général avant d’affirmer : Ce sont nos opérateurs qui nous font vivre. »