Plus de 51 millions pour sortir de la crise

Pour soutenir le tissu économique local et le pouvoir d’achat des ménages après la crise sanitaire, le Département de l’Oise mobilise ses forces et son budget : après son plan d’urgence de 3,5 millions, il met sur la table 48 millions sur deux ans.



« Mais avec l’augmentation prévisible des dépenses sociales, nous ne pouvons pas pour l’instant déterminer le coût global de cette crise », explique Nadège Lefebvre.
« Mais avec l’augmentation prévisible des dépenses sociales, nous ne pouvons pas pour l’instant déterminer le coût global de cette crise », explique Nadège Lefebvre.

« Le département de l’Oise a été le premier département français touché par la crise sanitaire et compte parmi ceux qui déplorent le plus de victimes », résume la présidente du Conseil départemental, Nadège Lefebvre. En charge de la compétence sociale, la collectivité a immédiatement soutenu les plus fragiles, Ehpad, seniors, personnes en difficulté pour lesquelles le fonds départemental de solidarité a été doublé à un million d’euros, mais aussi professionnels de santé. « Pour les travailleurs non salariés concernés par les mesures de fermeture administrative, nous avons mis en œuvre une aide sociale de 500 euros qui a bénéficié à plus de 3 200 demandeurs, soit un budget global de deux millions d’euros », poursuit la présidente. Ces mesures d’urgence sont désormais complétées par un plan de relance ambitieux qui se décline en deux volets, la relance économique et le pouvoir d’achat.

1,6 million pour le fonds régional d’urgence

« Bien que le département n’ait pas la compétence économique, je ne peux pas défendre la ruralité et les commerces de proximité sans contribuer à leur relance », justifie Nadège Lefebvre. Le Département abondera donc de 1,65 million d’euros le fonds régional d’urgence de la Région Hauts-de-France pour les entreprises de moins de dix salariés, l’intégralité de la somme devant revenir à celles de l’Oise.

Un autre levier concerne les investissements. Alors que le niveau d’investissements du département s’élève en moyenne à 140 millions d’euros par an, il avait atteint en 2019 le chiffre record de 160 millions, le plus fort de la Région, mais devait revenir à 140 millions en 2020 : compte tenu de la situation économique, ce sont 160 millions qui seront investis en 2020 et 2021, soit 20 millions supplémentaires par an pendant deux ans. Cette hausse se traduira plus particulièrement sur trois axes.

Un “bonus relance” sera attribué aux communes, qui verront leur taux de subvention augmenté de dix points pour tous leurs travaux lancés avant la fin de l’année. L’enveloppe globale de 50 millions d’euros pour l’aide aux communes sera ainsi directement injectée dans le tissu économique. Un programme de soutien aux établissements sociaux et médico-sociaux permettra notamment la reconstruction et l’extension de plusieurs d’entre eux, au Mesnil-Théribus, à Boran-sur-Oise, Bresles, Breteuil et Nanteuil-le-Haudoin, ainsi que l’installation de systèmes de climatisation dans les Ehpad. Enfin, le département poursuivra ses investissements en matière de voies de circulation douces. Il soutiendra également le pouvoir d’achat des ménages en attribuant une aide de 300 euros par famille pour l’achat, dans l’Oise, d’un vélo électrique, et en instaurant une aide à la garde d’enfant de moins de trois ans pouvant aller jusqu’à 480 euros par an et par enfant.

“J’aime l’Oise”

Nadège Lefebvre invite les habitants à aider les entreprises locales.

« Notre département ayant été le premier à présenter des cas de Covid-19, nous avons subi un véritable phénomène d’Oise bashing, très mal vécu par la population », regrette la présidente. Pour redorer l’image du département, une vaste campagne marketing est lancée depuis début juin en collaboration avec Oise tourisme, incitant les habitants à consommer local et redécouvrir l’Oise. Par voie d’affichage, de presse et sur les réseaux sociaux, cette campagne témoigne de la volonté partagée par les habitants et les commerces de se relever. L’objectif est aussi de booster le tourisme cet été.

Avant la crise, le secteur du tourisme représentait dans l’Oise plus de onze millions de visiteurs par an, plus de quatre millions de nuitées, 620 millions d’euros de dépenses générées et 11 800 emplois touristiques : maintenir et développer cette activité est donc un enjeu majeur. Début juillet, des campagnes d’affichage seront installées dans les départements limitrophes du Nord, Pas-de-Calais, Normandie et en région parisienne, des spots télévisés vanteront les “week-ends inattendus” dans l’Oise, présentée comme “la Vallée de la Loire à une heure de Paris”. Pour relancer le tourisme d’affaires, très fortement touché notamment dans le sud du département, le Conseil départemental et Oise tourisme préparent une opération à la rentrée. Et un label “J’aime l’Oise” remplacera le “Made in 60” auprès des artisans et commerçants, pour valoriser leur savoir-faire et leur excellence. « Le financement de toutes ces mesures est rendu possible par les efforts budgétaires que nous avons accomplis depuis 2015, qui nous donnent la marge de manœuvre nécessaire », conclut Nadège Lefebvre.