Philippe Croizon va donner des ailes au Business Envol

«Depuis que j’ai pris une décharge de 20 000 volts, je suis un diffuseur naturel d’énergie positive.» Et cela fait près de vingt ans que cela dure. Le 15 septembre prochain à l’Espace Montrichard de Pont-à-Mousson, Philippe Croizon, athlète quadri-amputé, exemple de résilience, partagera son expérience avec l’écosystème entrepreneurial régional réuni à l’occasion du Business Envol. Médiatiquement connu aujourd’hui depuis sa fameuse traversée de la Manche en septembre 2010 (le premier de ses grands défis), cet ancien ouvrier métallurgique électrocuté alors qu’il grimpait sur son toit pour démonter son antenne télé, a la vie et le désir de vivre ancrés en lui. «Je suis mort le 5 mars 1994 ! J’affirme que ma vie s’est arrêtée ce jour-là puis une autre a commencé. J’ai puisé, je ne sais où, une force surhumaine qui m’a permis de me maintenir en vie», assure celui qui sera également présent à l’occasion du congrès national de l’Unimev (Union nationale des métiers de l’événement) fin juin à Nancy. Son cœur s’arrête, puis repart mais ses membres sont carbonisés. Il sort du coma, amputations, rééducation. «À mon réveil, lorsque je me suis découvert sans bras, ni jambes, j’ai supplié la mort de venir me chercher. Une fois dépassée cette plongée en enfer, la vie renaît.»

Ascenseur émotionnel

À l’occasion de l’événement de mi-septembre, une rencontre professionnelle d’un nouveau genre organisée par le réseau Dynabuy et l’agence événementielle Curionomie, Philippe Croizon entend proposer «un moment de partage, je n’aime pas le terme de conférence. J’entraîne mon auditoire dans un ascenseur émotionnel.» Pendant une heure, «entre rires et larmes», il reviendra sur son expérience, sur cette incroyable dépassement de soi qui l’on menait, guidait et tout simplement sauvé d’une plongée dans l’abîme certaine. «Philippe Croizon est de ceux qui démontrent, comme une aventure stupéfiante, que l’on n’est jamais totalement soumis. Je pense que ce goût du dépassement de soi n’est pas étranger à la victoire contre la mort qu’a remportée Philippe. Il a vu la mort, il l’a côtoyée, elle n’a pas pu l’emporter, il a été le plus fort», témoigne Boris Cyrulnik, neuropsychiatre sur le site de celui que certain qualifie de conférencier-optimiste. «Tout est possible même l’impossible ! Dans notre société, nous nous freinons nous-mêmes. Je suis la preuve que la vie ne s’arrête pas avec le handicap. Aujourd’hui, on me regarde pour ce que je suis et non pour ce que je parais. C’est l’envie qui me pousse et je n’ai pas de limite.» Traversée de la Manche, relier les cinq continents à la nage, participation au rallye-raid Dakar en 2017, il relève de nouveau le défi du rallye Dakar cette année «avec un buggy à hydrogène». Sans limite dans les défis, Philippe Croizon mettra à destination de la sphère entrepreneuriale ses expériences d’adaptation, de lutte contre l’adversité faisant résonnance aux problématiques rencontrées (à bien moindre échelle) par les entrepreneurs. Force du collectif, importance de l’humain, richesse des différences, autant d’éléments et de ressources positives, présentes, enfouies en chaque personne mais qui n’attendent qu’à se révéler, qu’à s’organiser pour atteindre un but commun et ultime. Philippe Croizon s’est toujours donné un cap, des objectifs à atteindre, avant et après ce jour de mars 1994, sans jamais rien lâcher. «Et avec toujours un coup d’avance», confie-t-il. Du partage à l’état pur...