Incubée à EuraTechnologies

Phenix : la start-up qui lutte contre le gaspillage alimentaire

Créée en 2014 et incubée à EuraTechnologies, Phenix a pris son envol. Entre entreprise et association, la structure lutte contre le gaspillage alimentaire depuis sa fondation. Cela, grâce à différents services…

Dans la région de Lille, 30 associations bénéficient des produits collectés et donnés par Phenix, et 200 coachs antigaspi sont sur le terrain au travers de 25 antennes locales. © Phenix
Dans la région de Lille, 30 associations bénéficient des produits collectés et donnés par Phenix, et 200 coachs antigaspi sont sur le terrain au travers de 25 antennes locales. © Phenix

Cinq est un chiffre important chez Phenix. D’abord, c’est le nombre de services qu’offre la start-up pour lutter contre le gaspillage en France et en Europe. Ensuite, c'est le nombre de pays dans lesquels elle est aujourd'hui présente seulement huit ans après sa création. Entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS), Phenix travaille d'abord à l'optimisation des stocks chez les professionnels de l'alimentaire : industriels, hôtels-restaurants, boulangeries et supermarchés. Avec un objectif : réduire la facture déchets et tendre vers le «zéro perte»...

La technologie au service de l’antigaspi

Première étape : les oublis dans les frigos. Si ce phénomène arrive régulièrement aux particuliers, il peut aussi concerner les professionnels, notamment de la grande distribution. «Alors nous avons créé un "scanner Phenix" qui va permettre au responsable de rayon de recevoir une alerte sur sa console lorsqu’un produit arrive à date», explique Clément Carreau, responsable des affaires publiques chez Phenix.

Une alerte qui peut aussi conduire à un déstockage promotionnel. Là aussi Phenix propose des conseils pour aider les magasins à trouver la réduction juste pour leurs produits à vendre rapidement avant leurs dates limites. «On a un algorithme/étiqueteuse qui va imprimer la bonne promotion correspondant au prix auquel le produit va partir, détaille le cadre. Celle-ci se base sur l’historique de commandes, le nombre de jours qu’il reste au produit avant sa péremption, mais aussi la météo, qui influence beaucoup le consommateur.»

50 commerces partenaires

Mieux : Phénix sait aussi se placer de l'autre côté de la chaîne. Son application alerte les consommateurs qui l'utilisent, sur la mise en vente de paniers antigaspi à petits prix. Dans la région de Lille, ce sont plus de 50 commerces qui ont rejoint cette lutte contre le gaspillage et qui proposent des paniers antigaspi via l’application Phenix. «Cela se fait chez les commerces de bouche, les producteurs locaux, mais aussi les industriels», note Clément Carreau. Par exemple, Danone à Bailleul fait des paniers antigaspi que les consommateurs peuvent acheter sur l’application et venir chercher à l’usine directement. Grâce à cette application qui engage aujourd’hui 3,5 millions de personnes, plus de 3 millions de paniers ont été sauvés, sur lesquels Phenix se rémunère.

Phénix sait aussi mettre la main à la pâte, grâce à ses 200 salariés en France, et une flotte de véhicules conséquente (en cours d'électrification). «Nous sommes une entreprise contributive, on récupère les produits que les magasins ne peuvent plus vendre, comme des fruits et légumes, pour les donner à des associations par exemple», explique Clément Carreau.

L’exemple de Gétir France, partenaire de Phénix

Parmi les partenaires de Phenix, on trouve Gétir France, une entreprise de livraison de courses en express. Créée en 2015 à Istanbul, Getir est installée à Paris depuis 2021 et possède une cinquantaine de magasins en France. Grâce à Phenix, elle participe à la lutte antigaspi en donnant des repas à 43 associations dans l'Hexagone. "Phenix nous simplifie l’aspect logistique auprès des associations locales, ce qu’on ne peut pas assurer sur l’entièreté du territoire», précise Alec Dent, général manager de Gétir France. Depuis 2021 ce sont 40 000 repas qui ont été donnés, dont 4 000 dans la région lilloise. «On se complète et on se ressemble avec Phenix», résume Alec Dent.