Patrick Masclet : « Nos maires sont entre déception et attente… »

Patrick URBAIN Les congrès passent, l’inquiétude des maires ne décroît pas. Depuis 2012, l’horizon reste diffus sur la façon dont l’Etat va réorganiser la décentralisation. La commune va devoir se remobiliser sur les dotations et sa place dans la réforme territoriale.

Si dans le Nord, Patrick Masclet est assez satisfait en tant que rapporteur de la CDCI et maire, pour le reste il demande à comprendre et sur quelques points précis, prévient que les maires sauront se faire entendre…Ce Congrès va devoir débattre de bien des questions en suspens, cette fois entre Nordistes puis qu’aucun ministre  ou secrétaire d’Etat ne viendra à Lille Grand Palais répondre ni indiquer les pistes du Gouvernement…
Pour Patrick Masclet, le message envoyé par l’Etat est clair, la concertation avec le bloc communal prend une pause. Mais dans le Nord, les élus ont travaillé :
« Oui, explique-t-il, la CDCI a bien travaillé avec le préfet puisque tous les dossiers de création des nouveaux périmètres territoriaux sont réglés. Ils seront validés par le préfet au 1er janvier 2014. Les Flandres auront eux jusqu’au 17 mai 2013 pour se mettre d’accord. La situation est en train d’évoluer, j’ai confiance. »
Pour le reste, la commune est face à deux préoccupations majeures , les finances locales (voir l’encadré) et l’acte 3 de la décentralisation qui inquiète.
« Le Gouvernement a voulu une grande loi , en fait 3 lois. Dans la première, on y affirme notamment les Métropoles, Lille n’étant pas concernée. Dans la seconde, on parle des régions mais pas des communes. Donc, le bloc communal est dans le 3ème texte avec les départements, mais sous quelle forme ? On y parle de « solidarité territoriale et de démocratie locale », mais quel est notre poids relatif à nous les communes ? On instaure les PLU intercommunaux et non plus communaux. Si c’est pour ne plus faire d’urbanisme, que va-t-il nous rester ? Nous sommes très inquiets, s’il le faut nous serons vent debout ! »
Enfin le dialogue avec l’Etat déçoit beaucoup… 
« Je remettrai le couvert, sourit Patrick Masclet. L’opération Teknival à Cambrai-Epinoy est un bon exemple de décisions prises en haut au mépris des élus locaux. Il faut retrouver le sens du dialogue avec la base, d’autant que c’était un axe fort du Gouvernement , or là, on ne s’y retrouve pas du tout! »
Indirectement, est ainsi abordé un sujet sensible qui sera évoqué, les camps de Roms. Patrick Masclet veut prendre du recul :
« Sur un plan local, je dis que l’on peut opter dans sa commune pour trouver des solutions à condition que ce soit pour un très faible nombre de familles qui ensuite, progressivement, s’intègreront dans les structures publiques et sociales. La commune aura son rôle à jouer aux côtés de l’Etat et du Département. Mais que l’Etat cesse de nous mettre la pression car cette question est du ressort d’une politique  décidée à Bruxelles entre l’Etat français et quelques pays membres d’Europe centrale. »