Paschal, l'art campanaire entre tradition et modernité

Basée à Wimereux, l’entreprise Paschal est spécialisée dans l’art campanaire, l’horlogerie architecturale et les paratonnerres. Son gérant, Bernard Paschal, intervient notamment dans la sauvegarde du patrimoine en restaurant les clochers et beffrois de la région.

L'horloge «Composition» réalisée par l'entreprise Paschal.
L'horloge «Composition» réalisée par l'entreprise Paschal.

Dans l’entreprise familiale, les Paschal sont artisans campanaires depuis trois générations. Créée par Pierre Paschal en 1947, la société est actuellement gérée par Bernard Paschal et Claude Martel, son associé. Spécialisée dans les cloches, l’horlogerie et les paratonnerres, elle affiche un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Au sein d’un groupement de sept artisans en France, l’entreprise de 11 salariés préserve et entretient le patrimoine de la région. «On a déjà environ 600 clients dans les Hauts-de-France, ce qui représente 90% de mon activité principale, explique Bernard Paschal. Un chantier dure en moyenne entre un et trois jours. Lorsqu’on installe une charpente de cloches, c’est parti pour cent, deux cents ans. Ce qui nécessite un entretien régulier, ce sont les moteurs, les équipements.» L’entreprise intervient également pour la réalisation de gros chantiers tel le beffroi de Bergues : «On a démarré l’appel d’offres il y a près de dix ans, ce chantier représente un quart de mon chiffre d’affaires.» Au-delà du patrimoine campanaire, l’entreprise s’investit dans la préservation du patrimoine historique. À l’occasion du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, elle a confectionné une série limitée de cent cloches, numérotées et signées de l’artiste Yannec Tomada qui a participé à sa réalisation. 

«Inscrire l’horlogerie dans la modernité»

Si Bernard Paschal défend le patrimoine campanaire de la région en allant à la rencontre des maires pour leur vanter l’intérêt de la préservation des clochers, il compte bien inscrire son entreprise dans la modernité. «Il faut que l’on soit assez imaginatif pour que notre métier perdure dans la modernité et dans le troisième millénaire, c’est évident, martèle-t-il. On invente des systèmes électroniques pour que la cloche sonne bien. Il y a de moins en moins de prêtres, donc on installe également des systèmes automatiques et de télécommande. Avec un smartphone il est désormais possible de démarrer les cloches à distance.» Esthétiquement parlant, l’artisan s’inscrit aussi dans la modernité avec la réalisation d’horloges contemporaines, design, bien loin des cadrans d’antan, afin de «renouveler cet art monumental et de qualité». Inscrire son savoir-faire dans la durée : le maître mot de Bernard Paschal. Il entend bien poursuivre la tradition familiale en transmettant, dans quelques années, le flambeau à son fils Quentin. «Il va réinventer le mécanisme d’horlogerie», conclut-il avec fierté.