Paris: la découverte d'une bombe de la Seconde guerre mondiale bloque la gare du Nord

Aucun train ne circule vendredi matin depuis la gare du Nord de Paris, l'une des premières d'Europe, après la découverte dans la nuit d'une bombe de 500 kg de la Seconde guerre mondiale sur la commune de Saint-Denis, le ministre des...

Des passagers sous les écrans d'information affichant que l'arrêt du trafic à la gare du Nord à Paris le 7 mars 2025, suite à la découverte d'une bombe de la Seconde Guerre mondiale © GEOFFROY VAN DER HASSELT
Des passagers sous les écrans d'information affichant que l'arrêt du trafic à la gare du Nord à Paris le 7 mars 2025, suite à la découverte d'une bombe de la Seconde Guerre mondiale © GEOFFROY VAN DER HASSELT

Aucun train ne circule vendredi matin depuis la gare du Nord de Paris, l'une des premières d'Europe, après la découverte dans la nuit d'une bombe de 500 kg de la Seconde guerre mondiale sur la commune de Saint-Denis, le ministre des Transports suggérant une possible reprise du trafic à 16H00.

Aucun TGV, Eurostar, RER ni TER ne circule et le trafic "ne pourra reprendre qu'après la fin des opérations de déminage", précise la SNCF. 

Tous les trains Eurostar en provenance et à destination de Paris sont annulés, a indiqué l'entreprise ferroviaire franco-britannique, qui prévoit, en revanche, un trafic normal samedi.

"Si les choses se sécurisent et si on a le feu vert du préfet de police dans les heures qui viennent, c'est à partir de 16H00 qu'une partie du service pourrait, et je dis bien pourrait, être rétablie", a déclaré le ministre des Transports, Philippe Tabarot, lors d'un point de presse en fin de matinée.

Dans le hall de la gare du Nord, du côté du RER, les voyageurs sont désabusés, a constaté un journaliste de l'AFP. 

"C'est pas de chance si cela vous arrive, mais je ne veux pas monter dans un train qui passe sur une bombe de la Seconde Guerre mondiale qui n'a pas explosé", a jugé auprès de l'AFP Owen Pritchard, touriste qui tente de rentrer au Royaume-Uni, mais dont l'Eurostar a été annulé.

C'est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l'engin explosif de 500 kg à été découvert, à 2,5 km de la gare du Nord. 

La bombe est située à environ 200 m au nord du boulevard périphérique parisien. 

Deux cents riverains ont été évacués par la police, a indiqué le préfet de Seine-Saint-Denis, qui a demandé aux habitants de Saint-Denis et Saint-Ouen qui habitent à moins de 500 m du lieu de la bombe de se confiner.

Une partie du boulevard périphérique et de l'autoroute A1 sont également fermées pendant l'opération de déminage, a indiqué la préfecture de police de Paris.

Vers 14H00, le site de la direction des routes de la région Sytadin a recensé plus de 200 km de bouchon sur les routes d'Ile-de-France, un niveau "exceptionnel" par rapport à la normale.

Les cars "pris d'assaut

"On a essayé de regarder les avions, mais c'est hors de prix, et puis de toute manière, on ne peut même pas aller à l'aéroport Charles-de-Gaulle" du fait de l'arrêt de la circulation du RER B vers le Nord, se désole Marion, 43 ans, qui devait se rendre à Londres pour rendre visite à des amis.

La SNCF invite les usagers à "reporter leur voyage". Le RER B est reporté à la Plaine-Stade de France et à Aulnay-sous-Bois, tandis que les lignes K et H sont respectivement reportées à Mitry et à Saint-Denis.

Des trains à destination de Lille, Dunkerque et Valenciennes sont reportés gare de Lyon à Paris, précipitant de nombreux voyageurs dans les bouches du métro.

Certains voyageurs se sont également redirigés vers les cars longue distance : l'opérateur Flixbus s'est dit "pris d'assaut" depuis l'interruption du trafic, affichant complet sur ses lignes de car entre Paris et Bruxelles, Londres et Amsterdam.

Dans l'attente de plus d'explications, certains voyageurs ont fait part de leur étonnement quant à l'incongruité de la situation. 

"C'est marrant, je reviens justement de Lorient où la découverte d'obus non explosés, ça arrive tout le temps", s'amuse Chloé Ternand, qui devait prendre un Ouigo vers Bruxelles.

A Saint-Denis, à proximité de l'endroit où a été découvert l'engin, Marcello, 85 ans, tient en main un magazine qui relate le bombardement qui a ravagé le quartier de La Plaine le 21 avril 1944.

"J'habitais à côté, ça m'a rappelé des souvenirs. Quand il y a eu le bombardement, on n'a même pas eu le temps d'aller à l'abri parce que ça a été soudain", témoigne-t-il à l'AFP.

Ce n'est pas la première fois que la découverte d'une bombe de la Seconde guerre mondiale vient paralyser le réseau ferroviaire à Paris. En 2019, un obus retrouvé dans les Hauts-de-Seine avait interrompu le trafic entre la gare de Saint-Lazare et la proche banlieue ouest de Paris.

La gare du Nord est l'une des gares les plus fréquentées d'Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023, selon les chiffres de la SNCF.

36ZD43L