Culture

«Panique au Ministère»... c'est pour rire.

Des rires en cascade, un océan de bonne humeur, un zeste d’émotions et des moments de tendresse. Pas de doute, la pièce «Panique au Ministère» est un élixir anti-sinistrose. À savourer sans modération le vendredi 10 décembre prochain au théâtre municipal de Serémange-Erzange. L’un des acteurs de la pièce parle de la pièce et son quotidien d’artiste : Philippe Chevallier, devenu une figure populaire par son duo avec Régis Laspalès. Ses mots pétillent comme une célèbre boisson d’eau gazeuse. Tantôt mutin, tantôt sensible, il demeure avant tout un passionné, généreux dans sa relation au public.

«Panique au Ministère», une pièce jubilatoire. © CreationAffiche.fr.
«Panique au Ministère», une pièce jubilatoire. © CreationAffiche.fr.

Toute ressemblance avec des personnages et des situations existant est bien sûr tout à fait fortuite et involontaire. La pièce présentée le vendredi 10 décembre au théâtre municipal de Serémange-Erzange se nomme «Panique au Ministère». Comédie de Jean Franco et Guillaume Ménanie, laquelle est le metteur en scène. Les spectateurs verront l'attachante Rebecca Hampton, la vivifiante Julie Arnold et l'inénarrable Philippe Chevallier. À leurs côtés, Amélie Robert, Muriel Michaux et Nathan Martin.

Une mise en scène survoltée

Le pitch : Gabrielle Bellecour, chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Louis Tesson, est à un tournant de son existence. Professionnellement, la récente nomination de Louis, qu’elle accompagne dans la vie politique depuis 15 ans, est une pleine réussite. Mais elle commence à être lasse du rythme épuisant imposé par sa fonction. Sentimentalement, c’est une catastrophe, séparée depuis toujours du père de sa fille Sara. Effarouchée par des histoires douloureuses, elle n’a plus eu d’aventures depuis des années, au grand dam de sa mère, l’énergique - et croqueuse d’hommes , Cécile. Gabrielle se languit, étouffe… Sa fille, Sara, a la vingtaine rebelle, revendicative et mûre. Comme le prince charmant des temps modernes, le beau gosse du papier catalogue, l'Apollon de notre monde connecté, apparaît Éric, jeune homme de ménage du ministère. Sa venue, à 25 ans à peine, va faire voler en éclats tout ce petit monde bien formaté, pétri d'habitudes, tantôt attachant, tantôt horripilant, et desceller le socle d'un célibat que l’on croyait gravé dans le marbre.

Miroir, joli miroir...

Pas de doute, on se trouve là au cœur d’une comédie populaire épicée. L’un des comédiens à l’affiche, Philippe Chevallier, la dépeint à merveille : «Une pièce drôle, où on ne s’ennuie pas une seconde. Des moments d’émotion et d’amour aussi. C’est une photographie de nos vies en société.» D’ailleurs, son personnage, le ministre de l’Éducation nationale, Louis Tesson, n’est pas du tout dans le moule de ses prédécesseurs. Un peu, celui qui est au mauvais endroit, au mauvais moment. Philippe Chevallier l’atteste et en fait un portrait si attachant : «Il est charmant, étourdi, souvent à côté de la plaque, peu compétent. Il est au cœur d’un méli-mélo entre les affaires de son ministère et ses déboires conjugaux.» On s’en doute, durant 1 h 40, les portes claquent, le ton monte, les répliques piquantes et fichtrement envoyées se succèdent dans un beau charivari. Jubilatoire. Nos petits et grands travers et défauts sont ici passés à la moulinette. Irrévérencieux, percutant, jamais méchant.

La vie d'artiste

Dans sa longue carrière scénique, sur les planches, mais aussi au cinéma, à la télévision, où il aura endossé le rôle de pléthore de personnages, celui de Louis Tesson, aura une place à part dans son cœur d’artiste. L’ancien sociétaire du Petit théâtre de Bouvard, où il rencontra son compère Régis Laspalès a cette définition de l’interprétation : «En fait on ne joue pas un personnage. On assimile du texte, des répétitions, beaucoup. Après, sur scène, c’est affaire d’impact visuel. C’est l’acteur qui transcende son rôle. Il lui donne de la vie, de la fantaisie.» Confortablement assis dans les fauteuils d’une salle de théâtre, le spectateur se pose parfois la question. Avant que ne se lève le rideau et que le jeu d’acteur prenne possession des lieux, que fait l’artiste les heures précédentes. «La journée d’un acteur ? Elle est très simple. Nous répétons les textes pour éviter les trous de mémoire. Surtout, nous passons du temps ensemble, à rire. L’équipe de Panique au Ministère est marrante. Nous faisons tout dans la gaieté. C’est une pièce comique, n’oublions pas.» Au fait, Philippe Chevallier, peut-on improviser un mot, une mimique, sur scène, le soir de la représentation ? : «Cela ne se calcule pas. Si cela se fait, c’est spontané. Il ne faut pas non plus déstabiliser ceux et celles avec qui on joue. Et puis, certains metteurs en scène ne le permettent pas.» La pièce «Panique au Ministère» célèbre ses dix ans. La comédie fait peau neuve avec cette bande d’actrices et d’acteurs s’en donnant à cœur joie.

Besoin de rire

Philippe Chevallier revient sur le rôle de l’artiste, ici comique, dans la période peu réjouissante drôle que nous vivons, sous le diktat de la Covid-19 : «Ce n’est pas facile pour les gens, beaucoup souffrent de cette situation. On sent bien qu’ils ont envie de se distraire, de s’aérer l’esprit, de respirer une bouffée de fraîcheur. «Panique au Ministère» est un anti-dépresseur.» Plus de 40 ans d’expression scénique n’ont en rien émoussé de son amour pour cette rencontre renouvelée avec le public : «Le plus formidable, c’est qu’on peut jouer jusqu’à 90 ans. On le découvre, on en fait son gagne-pain et plus le temps avance, plus les considérations sont autres. Comme dans d’autres métiers, il faut beaucoup travailler. Ce n’est pas un sacerdoce. J’ai cette chance immense de faire ce que j’aime. Et je suis persuadé qu’il faut aimer ce que l’on fait. J’ai conscience que ce n’est pas vrai pour tout le monde. C’est pourquoi, je mesure cette chance tous les jours.» Une dernière question, Philippe Chevallier. Quid de votre duo avec Régis Laspalès ? «Depuis 5 ans, nous avons pris tous les deux des directions différentes. Une chose est certaine, nous rejouerons ensemble.» Que de chemin parcouru pour Philippe Chevallier. Ce Breton de racines aurait pu faire carrière dans le droit, titulaire d’un certificat de criminologie. Le destin en décida autrement. Au grand bonheur de son public. La suite, c’est au théâtre de Sérémange-Erzange. Mantra de la soirée : rire à gorge déployée et se gondoler joyeusement. Sans aucune hésitation. C'est l'heure du lâcher-prise.

«Panique au Ministère» :

Le 10.12.2021 à 20 h 30

Théâtre municipal : rue du Maréchal Lyautey, Serémange-Erzange, 03.82.57.15.85

Accès adapté aux personnes à mobilité réduite

Plein tarif : 32 €, demandeurs d'emploi, étudiants et scolaires, enfants (moins de 12 ans) : 28 €