Oxynergy mise sur le maintien à domicile

Tendance lourde de la démographie nationale, les projections font apparaître une accélération du vieillissement de la population. Le nombre des personnes âgées dépendantes augmente et l'offre en établissements adaptés ne correspond pas toujours aux besoins locaux. C’est pourquoi les solutions de maintien à domicile, dans un environnement adapté et sécurisé pour les personnes en perte d’autonomie physique ou cognitive, sont encouragées. Pascal Bach crée Oxynergy en 2014, signe un partenariat avec Schneider Electric et met le cap sur ce secteur d'activité en pleine expansion. Rencontre à Calais.

Un plateau équipé avec un détecteur présence v1
Un plateau équipé avec un détecteur présence v1

 

Pascal Bach, créateur d’Oxynergy.

Pascal Bach, créateur d’Oxynergy.

  À 45 ans, Pascal Bach décide de vivre une nouvelle aventure. Après 17 années passées à la Socotec qui œuvre à l’amélioration des performances des entreprises et des collectivités, il achète une entreprise – ISE – qui gère l’intégration des systèmes électriques dans l’industrie tertiaire et chez les particuliers. À Calais, en 2014, il crée un bureau d’études dans le domaine de l’efficacité énergétique du bâtiment existant et commence à travailler notamment dans le maintien à domicile des personnes âgées. Le partenariat qu’il a conclu avec Schneider Electric, lui permet d’être certifié Ecoxpert et de proposer des solutions co-conçues à ses clients. Le logement connecté par Oxynergy crée ou interconnecte des systèmes de pilotages et de contrôle d’installations existantes ou neuves et permet de mettre en place des scénarios de vie. Cet ancien directeur d’agence de la Socotec connaît la musique de la gestion des risques et n’hésite pas à promouvoir la sécurité, la sûreté, le bien-être, l’économie d’énergie et l’autonomie dans son approche globale.

L’économie de la fonctionnalité. Membre du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) depuis quelques années, Pascal Bach s’intéresse particulièrement à l’économie de la fonctionnalité qui bat en brèche la fameuse obsolescence programmée dont nous sommes les victimes, dans une perspective de développement durable. “Nous sommes centrés sur l’usage du produit et non sa vente. Nous visons le résultat à atteindre, explique-t-il. De fait, nous mettons en place des produits à durée de vie plus longue.” Les scénarios de vie qu’il met en place concernent aussi bien la détection de chute ou d’incendie, la programmation d’automatismes qui déclenchent des alertes comme, par exemple, la coupure d’une plaque de cuisson restée trop longtemps allumée. Cela peut aussi concerner le chauffage ou l’éclairage. L’objectif est l’accompagnement des personnes dans la mise en œuvre de la solution domotique qui leur convient. Il propose également ce petit appareil très rassurant pour les personnes âgées, le “e-lio”, qui permet de communiquer en visiophonie avec famille et amis, directement sur l’écran de sa télévision. Depuis sa télévision, le résident peut recevoir et passer des appels vers un téléphone fixe, un téléphone portable ou un ordinateur (appels visio). Sa télécommande devient son téléphone. Les sociétés seraient une cinquantaine en France à commercialiser cet outil dans le cadre de la “silver économie”. À ce rythme-là, il est de bon ton de penser que la perte d’autonomie va reculer à grands pas.

Lucy DULUC