Ouvrir son commerce, un projet à mûrir

Les entrepreneurs du commerce ont des profils proches de ceux des autres secteurs.
Les entrepreneurs du commerce ont des profils proches de ceux des autres secteurs.

Les entrepreneurs du commerce ont des profils proches de ceux des autres secteurs.

En 2014, dans le secteur du commerce, quelque 108 000 entreprises ont été créées et seulement les deux tiers dépassent le cap des trois ans d’activité, d’après un constat de l’Insee.
Une entreprise sur cinq créées en 2014 se positionnait dans le secteur du commerce et le régime de l’auto-entrepreneur était plébiscité par plus de la moitié des créateurs, selon une récente étude de l’Insee. Quant aux 51 000 autres entreprises, les deux tiers étaient constituées sous forme de société. Dans le détail, hors régime des auto-entrepreneurs (devenus micro-entrepreneurs) plus de la moitié des entreprises appartiennent au commerce de détail, un peu moins d’un tiers au commerce de gros et 16 % au commerce et à la réparation d’automobiles et de motocycles. Par ailleurs, 14 % des entrepreneurs démarrent leur activité, par le biais de la franchise. Ils considèrent que la franchise a unimpact positif sur leur chiffre d’affaires, tout en appréciant les conseils et services offerts par le réseau d’enseigne.
Des créateurs, urbains
Les entrepreneurs du commerce ont des profils proches de ceux des autres secteurs :17 % des créateurs ont moins de 30 ans et 23 % sont âgés de plus de 50 ans. Mais la proportion des femmes à monter leur entreprise dans ce secteur reste très faible, avec seulement trois femmes entrepreneures pour dix hommes. Néanmoins, leur volonté de création s’explique, pour les hommes comme pour les femmes, par le désir d’indépendance (53 %) et le goût d’entreprendre (41 %). Dans cette logique, la priorité des nouveaux entrepreneurs est de développer leur structure (4 sur dix), plus que d’assurer leur propre emploi. Autre enseignement, il semblerait que les entrepreneurs du commerce privilégient le sud de l’Hexagone et le pourtour méditerranéen pour installer leur activité avec une concentration de 10 créateurs pour 10 000 habitants, contre 7 pour le reste de la Métropole. De même, les créations sont plus nombreuses dans les unités urbaines moyennes comprises entre 50 000 et 199 000 habitants, avec une densité de 9 entrepreneurs pour 10 000 habitants. À l’inverse,les zones rurales attirent très peu de nouveaux commerçants, seulement 5 pour 10 000 habitants.
Investissements plus lourds pour assurer la pérennité
De part leur activité dans le commerce, les créations d’entreprise dans ce secteur mobilisent des investissements financiers plus importants que pour les autres et la réussite du projet dépend en grande partie de la localisation du commerce. Et les entrepreneurs rencontrent plus de difficultés à obtenir un financement extérieur que dans les autres secteurs (27 % contre 19 %). Ils ont par ailleurs davantage recours à l’externalisation pour des services comme la comptabilité, la publicité, le transport, la livraison, le stockage et la logistique (79 contre 72 %). Autre constat, ces entrepreneurs sont plus sensibilisés que ceux  des autres secteurs aux outils numériques, avec 39 % des entreprises nouvelles dotées d’un site Internet, 16 % d’un site de vente en ligne et 37 % assurent une présence sur les réseaux sociaux. L’Insee s’est également intéressé aux entreprises classiques du commerce lancées au premier semestre 2010. Résultat, leur pérennité à trois ans est la plus basse de tous les secteurs : à la fin de l’année 2013, seules 64 % d’entres elles étaient encore actives, contre 74 % des entreprises des autres secteurs créées au même moment. Comme dans les autres activités, la préparation du projet et le montant investi améliorent les chances de survie. Ainsi, «les créateurs ayant investi moins de 8 000 euros ont moins de six chances sur dix de dépasser le cap des trois ans, contre près de trois chances sur quatre pour ceux ayant investi au moins 80 000 euros dans leur projet», précise l’Insee.

alban.le.meur et b.l