Orianne Colombe met en musique sa nouvelle vie d’entrepreneure

«Je me suis dit, il faut que j’y aille avant mes 30 ans.» Voilà une résolution dynamique, un challenge motivant que Orianne Colombe a relevé, avec enthousiasme. Celui de reprendre une enseigne, une institution, au cœur du centre historique de Metz, les Pianos Thiell, centre Schimmel prenium agréé pour la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et la Meuse, ancrés depuis 1984, sur la charmante place Jeanne-d’Arc, à quelques encablures du musée de la Cour d’Or. Le parcours, l’histoire, de cette Normande de racines, arrivée en Moselle voilà sept ans, en un mot : la passion. Une indéfectible passion. L’intéressée remonte les pages de son propre livre : «Depuis l’âge de 12 ans, je me suis toujours dit que la musique serait mon métier.»

La quête de son Graal artistique

Dans la quête de son Graal artistique, après un bac littéraire, elle obtient à Lille, un CAP Accordeur de piano, avant un BMA Technicien en facture instrumentale option piano, au Mans. Dès lors, la trajectoire est balisée pour embrasser le dessein qu’elle s’est choisi. Il sera nécessairement musical. L’héritage familial est ainsi poursuivi, son arrière-grand-père ayant commencé, il était réparateur et accordeur de pianos au Havre, cette fibre ardente au fil des générations, toutes imprégnées de mélodies. Dans le cadre de son alternance, Orianne Colombe pousse la porte des Pianos Thiell. Nous sommes en 2015 et Claude Thiell l’accueille dans son établissement. Le feeling opère entre les deux personnages. «À ses côtés, j’ai appris tous les jours», dit-elle, avec un ton de respect dans la voix. Passion, certes, mais exigence et travail, l’un n’allant pas sans l’autre. Dans cet univers de la précision, où le contact avec la clientèle repose sur le service, la proximité, Orianne Colombe engrange de l’expérience, peaufine un savoir-faire se conjuguant avec son savoir-être. La suite, elle la raconte : «Monsieur Thiell a pensé un jour trouver un repreneur pour son magasin de Metz. Il a pensé à moi. L’idée a cheminé, c’était comme une évidence. Nous avons la même vision de l’artisanat.» Dès lors, les événements s’enchaînent. Orianne Colombe emprunte le chemin classique du néo-gérant. Son contact avec la plateforme Initiative Metz, le réseau associatif de financement et d’accompagnement, des créateurs, repreneurs et développeurs d’entreprise, est fructueux, décisif, elle y obtient le soutien adéquat et un prêt d’honneur. Soutenue aussi par l'expert-comptable, David Klemm. Comme on le dit couramment, au fil des mois, les planètes s’alignent. Des aspects financiers et administratifs, à un renouvellement d’agencement des locaux, les étapes se succèdent. Le magasin des Pianos Thiell, fournisseur et accordeur de l'Arsenal, avec à sa tête, une nouvelle pilote, prend son envol il y a quelques semaines. L’endroit, elle le connaît par cœur. Comme une deuxième maison. En poussant la porte, le visiteur sera séduit par le décorum qui se présente à lui, des pianos, bien sûr, des tonalités murales à la fois sobres, intimistes. Au demeurant, l’activité cardinale des Pianos Thiell, ne changera pas, comme une valeur sûre et établie : vente spécialisée en pianos acoustiques, accord d’entretien et de concert, révision, restauration complète, préparation, réglages, harmonisation, location. Pour une clientèle allant du pianiste de loisir et de famille au professionnel.

Beaucoup de projets...

Dans cette aventure qu’elle s’est construite, Orianne Colombe y met bien entendu sa note personnelle. Il est un projet qui lui tient à cœur. «Je souhaite organiser l’accueil d’artistes, mettre en place des temps d’audition, conférer au magasin un caractère joyeux, festif.» Pour l’heure, entre la relation clientèle, son cœur de métier avec toute l’attention du monde au chevet du petit piano d’étude au grand piano de concert et l’aspect gestion, Orianne Colombe harmonise un emploi du temps chargé. Elle s’attelle également à développer la communication autour de son activité. Cela passe par la refonte d’un site internet prochainement en ligne, une présence accrue sur les réseaux sociaux. En cela, il s’agit de faire la jonction entre une clientèle de fidèles et une nouvelle. Orianne Colombe confie : «Monsieur Thiell s’occupe toujours de son magasin à Forbach. Il est de précieux conseils dans mon évolution.» La musique en partage, c’est vraiment et authentiquement la démarche d’Orianne Colombe. «Finalement, tout cela est en moi depuis bien longtemps», sourit-elle. Quelle belle trajectoire ! Que de chemin parcouru ! Dans le grand silence qui l’entoure, si apaisant, quelques notes s’échappent, comme suspendues dans l’air. Pour Orianne Colombe, personnage aux manières délicates à l’esthétique apparence, il est temps de prendre congés. Nous ne la dérangerons pas plus longtemps. Il est l’heure pour elle de retrouver ce tête à tête avec la passion de sa jeune existence, celle pour les pianos, avec cette exigence du souci de la perfection…