Opportunités dans un contexte aléatoire
L'industriel spécialisé dans le légume et leader mondial Bonduelle s'approche d'un nouvau pallier dans son développement en tutoyant les 2 milliards d'euros de chiffre d'affaire dans son dernier bilan (cloturé au 30 juin dernier). La tendance à l'internationalisation se poursuit avec notamment la Russie et l'Amérique du Nord qui marquent des points dans les résultats du groupe. Compte-rendu.
Sur le site historique de Bonduelle à Renescure.
Bonnes pioches. Le groupe Bonduelle dépasse une nouvelle fois ses objectifs de chiffre d’affaires avec un exercice 2014-2015 en forte croissance (+ 4,1 % à taux de change constant contre 2 à 3 % escomptés l’an dernier). Cette croissance reste aussi binaire que les années précédentes : recul de l’activité en Europe (- 3 % à taux de change constant à 1,281 milliards d’euros) et croissance à 2 chiffres hors zone Europe (+ 14,3% à 700 millions d’euros). L’augmentation du chiffre d’affaire concerne toutes les gammes de produits du groupe à l’exception de la conserve : surgelés, et frais élaborés. Géographiquement, l’activité reste toujours scindée entre une zone qui “résiste” (Europe, – 3 % de CA sur l’exercice) et une zone (hors Europe) qui continue de marcher à marche forcée avec des hausses à 2 chiffres. L’Europe forme les deux tiers du chiffre d’affaire global contre un tiers ailleurs. Avec ce rythme, la zone hors Europe pèsera bientôt plus de la moitié de l’activité du groupe. Le contexte global mis en avant par Bonduelle est le suivant : “atonie de la consommation et concentration de la distribution en Europe, incendie de l’usine canadienne de Tecumseh (Ontario) alors en pleine campagne de production, embargo russe et dévaluation du rouble”.
La Russie, terre de croissance. Cette croissance, Bonduelle l’a doit à l’Amérique du Nord dont les volumes ont augmenté malgré un incendie dans le site de production canadien qui l’a pénalisé. En Alberta, Bonduelle accroit également ses performances grâce au rachat d’un site de production de légumes surgelés et d’un contrat de fourniture exclusive avec la chaîne de supermarchés Sobeys. Le groupe a jouit également d’une double opportunité sur le marché russe, classé zone hors-Europe. Il a craint quelques instants le choc de l’embargo européen sur la fédération de Russie mais les conserves n’ont pas été retenu dans la liste des produits sous embargo. Avec ses deux marques (Bonduelle et Globus), la filiale du groupe dédiée à ce marché a facturé pour 200 millions d’euros en hausse de 30 % rien que sur le premier semestre 2014/2015. Le groupe se taille plus de 40 % de parts de marché avec l’effondrement de ses concurrents ukrainiens. Second effet de la géopolitique internationale, la dévaluation du rouble de 20 % lui permet d’améliorer sa marge. Bonduelle est désormais présent depuis plus d’une décennie et cultive son image de producteur local. Au final, le groupe a totalisé un milliard d’euros sur le second semestre 2014/2015 montrant des perspectives positives. Le résultat net a cru lui de 30 %.
Toujours plus gros
Après plus de 150 ans d’existence, le groupe Bonduelle est devenu un géant mondial des légumes en conserve, surgelés ou frais. L’ambition n’est pas des moindres : “être le référent mondial qui assure le bien-vivre par l’alimentation végétale” dixit le slogan du groupe industriel nordiste. 128 000 hectares cultivés, présent dans 100 pays pour ses ventes, 58 sites industriels ou d’auto-production agricole, Bonduelle joue en Europe, en Amérique du Nord, au Brésil (de manière encore marginale) et attend l’heure asiatique depuis quelques années. À quand le prochain bond en avant ?