Événement

Opération séduction réussie pour Vim’Industrie à ta porte

La première éditon de Vim’Industrie à ta porte a rencontré un grand succès. Trois cent deux personnes, en majorité des demandeurs d’emplois, ont poussé les portes de sept entreprises pour cette journée inédite. Elle sera reconduite l’an prochain.

Fabien Forestier et Stéphane Crépy, co-gérants de SF précision.
Fabien Forestier et Stéphane Crépy, co-gérants de SF précision.

« C’est une grande satisfaction », « c’est un succès », « c’est carton plein », se sont félicités les organisateurs de la première édition de Vim’industrie à ta porte qui s’est déroulée fin novembre. Pour la première fois, sept entreprises du bassin du Vimeu : Valentin, SF Précision, VKR, Picard Serrures, Bricard (toutes les cinq de Feuquières-en-Vimeu), Boutté à Friville-Escarbotin et Decayeux STI à Saucourt et Chepy ont ouvert leurs portes sur une même journée. Promeo et Manpower étaient présents dans la salle des fêtes de Feuquières-en-Vimeu. Plusieurs bâches installées en des points stratégiques ont donné de la visibilité à l’événement, quelques semaines avant.

Un coup de projecteur réussi

Une journée portée par l’UIMM Vimeu, la CCI littoral Hauts-de-France, Pôle emploi Friville, la communauté de communes du Vimeu et la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités : « Nous avons travaillé ensemble depuis février sur ce projet », a pointé Lynn Dehornoy, directrice de Pôle emploi à Friville-Escarbotin. 

« Des entreprises rencontrent des difficultés de recrutement sur certains postes, a expliqué Marion Masson, conseillère Industrie à la CCI Littoral Hauts-de-France. Cette journée avait pour but de mettre un coup de projecteur sur le patrimoine industriel de nos entreprises. Nous remercions celles qui ont joué le jeu. L’opération sera renouvelée l’an prochain avec plus d’entreprises. »

En effet, 302 places de visites étaient disponibles. Une majorité, 157, ont été prises par des demandeurs d’emplois de Friville-Escarbotin, d’Abbeville et du Tréport. Cinquante-huit lycéens d’un lycée de Caudry dans le Nord avaient fait le déplacement, et 20 du lycée du Vimeu.

« Nous souffrons d’une vraie pénurie de compétences, ont expliqué Fabien Forestier et Stéphane Crépy, co-gérants de SF précision, spécialisé dans l’usinage de précision. L’industrie n’est pas assez mise en avant. Ce sont des hommes et des femmes qui ont un vrai savoir-faire. Si on ne fait rien cette situation va s’aggraver d’autant que nous sommes confrontés à une pyramide des âges. Il faut contrecarrer cette fatalité qui n’en est pas une. Techniquement, on dispose de toutes les capacités mais on est devant une question : qui allons nous mettre sur les machines ? »

Montrer le savoir-faire du Vimeu et susciter des vocations

Cette première journée de portes ouvertes des entreprises était destinée à montrer le savoir-faire du Vimeu et à susciter des vocations parmi les publics en recherche d’emploi et à en croire les réactions de certains visiteurs recueillies par les organisateurs prouvent que l’opération séduction a eu l’effet escompté avec des : « Votre usine est belle et lumineuse » ou « je ne savais pas que l’on fabriquait cela ici ». Selon Pôle emploi, plus de 200 offres d'emploi sont disponibles dans un rayon de dix kilomètres, sans compter les recrutements effectués directement par les entreprises.

Alors que la semaine de l’industrie se profilait, Rollon Mouchel-Blaisot, le préfet de la Somme a souligné : « La Semaine de l’industrie ça devrait être 365 jours par an. » Il a regretté la politique de désindustrialisation menée en France durant de nombreuses années et les ravages qu’elle a engendré : « On a regardé les choses comme si elles étaient inéluctables, a t-il poursuivi. Il faut récréer tout un écosystème. On sait qu’on peut faire carrière dans l’industrie. Elle paie beaucoup mieux que certains autres secteurs et de très loin. Il faut redonner de l’attractivité à ces métiers, je suis optimiste. Dans notre pays, l’esprit entrepreneurial est toujours très fort. Dans ce territoire d’industrie, nous avons des pépites, nous vous ferons du sur mesure. Nous sommes à votre service pour que notre pays retrouve sa souveraineté industrielle. »

Dans ses propos, le préfet a pointé un autre problème : celui du logement des salariés. Installé dans les communes de Chépy et de Saucourt, l’entreprise Decayeux STI (250 salariés) porte un projet immobilier qui pour l’instant n’est pas finalisé : « Il nous permettrait de proposer des hébergements temporaires pour nos futurs talents, alternants, stagiaires », développe Marie Pauchet, la directrice des Ressources humaines.

Lors de Vim’Industrie à ta porte, 25 personnes ont poussé les portes de la division consacrée au luxe à Saucourt, labellisée "Entreprise du patrimoine vivant". Sur 13 000 m², elle emploie environ 200 salariés, soit une quarantaine de métiers différents représentés. Et cherche à recruter dans plusieurs d’entre eux. L’entreprise compte parmi ses clients une dizaine de très grands donneurs d’ordre.

Dans la division luxe de Decayeux STI.

« Depuis le Covid, nous sommes en plein développement, explique Patrick Samyn, directeur des Opérations de l'entreprise très impliquée dans la RSE. Nous enregistrons une progression de nos résultats à deux chiffres chaque année. Il y a plusieurs collections qui sortent. C’est un challenge à relever tous les jours. Par exemple, les composants pour sacs à main se complexifient avec des fantaisies. »

C’est ici que sont fabriqués des pièces de maroquinerie (fermoirs, serrures, boucles de ceinture, accessoires de malle), bijoux fantaisie (boucles d’oreilles, broches, bagues, sautoirs), bijoux métaux précieux (boutons de manchettes, bagues, bracelets, accessoires divers) en majorité en laiton. Des prototypes sont aussi conçus, approuvés puis fabriqués sur place. La société a développé une marque Decayeux Paris qui peut travailler sur des projets particuliers : cadeaux d’affaires ou protocolaires (portes clefs, coupes papier, dessous de bouteilles, boutons de manchettes) qui peuvent être personnalisés avec des logos ou des messages.

La visite s’est révélée très riche, grâce aux explications de Patrick Samyn et aux différents panneaux pédagogiques. Des semaines d’immersion devraient être mises en place en partenariat avec Pole emploi. Elle s’est achevée par la découverte de l’atelier où sont assemblés les bijoux d’une très grande marque de luxe.

Une visite très pédagogique.