Opal'TV place haut la barre

La chaîne de télévision de la Côte d'Opale a présenté, le 21 septembre dernier, sa nouvelle grille de programmes pour la saison 2.

Medias 59 Actu Opal TV 27092012 MR
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D.R.

Patrice Pellerin, directeur général d'Opal TV.

Dans les locaux du premier étage du pôle Marine, à quelques pas du bassin, la grande salle de rédaction fait face à une série de box où s’enchaînent les montages. Derrière, le nouveau plateau à fond vert montre que la chaîne a investi : 150 000 euros. Plus loin, des locaux techniques… Dans les couloirs, les journalistes se croisent : ils viennent des chaînes locales de Grande-Synthe (qui a initié la démarche de création d’une chaîne Côte d’Opale), de Calais, de Gravelines et du service vidéo de Dunkerque. Opal’TV compte une vingtaine de salariés, a reçu 1 million d’euros de subventions publiques (collectivités territoriales et SEM Télés Nord-Pas-de-Calais) et diffuse quotidiennement deux heures de programmes “récents”. Des plages de retransmissions renforcent cette programmation (documentaires, émissions thématiques, dessins animés, films des années cinquante..). Selon un sondage d’avant l’été, deux Opaliens sur trois connaissent la chaîne et un tiers la regardent: derrière la satisfaction de son directeur, on se souvient pourtant de la difficulté qu’a eu cette chaîne à voir le jour. Un directeur nommé trois mois avant la diffusion, un projet sans grille réelle, une gouvernance réduite, et la formation d’une équipe moins de deux mois avant le jour J… Qui plus est, Opal’TV fait son apparition dans un paysage audiovisuel littoral où les chaînes locales vont mal : Calaisis TV vivote et ASTV peine à renouveler ses programmes. Seule Delta TV, branche audiovisuelle de la radio de l’Ouest-Dunkerquois Delta FM, tire son épingle du jeu et fournit aujourd’hui régulièrement des images à Opal’TV. Bien que signataire d’une convention avec Cap Calais, principal financeur de Calais TV, cette dernière ne travaille pas avec Opal’TV :  “à chaque président que je rencontre, je dis que Calais ne va pas bien, on n’y arrive pas”, soupire Patrice Pellerin. Mais quid du programme d’Opal’TV ? “Opal’TV est là pour mettre en lumière les différents pôles de la Côte d’Opale” et affiche son ambition avec une “vraie grille de rentrée. La première, c’était une grille d’évaluation“.

Une vraie nouvelle grille. On veut faire une chaîne de terrain avec beaucoup de direct. Avec les “4 Jours de Dunkerque”, la chaîne a franchi une étape. Nous avons pris le signal pour toutes les chaînes européennes qui retransmettaient. On faisait deux heures de direct par jour“, explique le directeur général. L’objectif pour la nouvelle saison est de diffuser 20 événements sportifs et culturels. “L’opération autour des JO “Le Plus Grand Terrain de jeu” a permis de voir que la Côte disposait de nombreux équipements. Nous voulons montrer des sports qu’on n’a pas l’habitude de voir. Retransmettre aussi des événements culturels.” La nouvelle grille est variée : un journal quotidien de 13 minutes ponctue à sept reprises la journée, l’émission phare Tous Opale, qui dresse un tableau des cinq territoires de la Côte (Audomarois, Boulonnais, Calais, Dunkerquois et Montreuillois), est reconduite. Des magazines arrivent avec Plus de science, diffusée en alternance avec Vue sur mer. De nouveaux animateurs aussi : Stéphane Paoli parlera sciences au planétarium de Cappelle-la-Grande et le chanteur-navigateur Antoine doit élargir la notoriété. Côté cinéma, en sus de l’émission dédiée, des films hollywoodiens des années cinquante seront diffusés (parfois en VO ) suite à un accord avec les Télévisions locales de service public (TLSP). La grille fait également état d’une émission de fitness, d’une émission musicale, de dessins animés mangas qui s’appuient sur les classiques de Disney, du documentaire animalier et d’une météo eurorégionale. Enfin, une émission politique est en cours de création.

Actionnariat. Issue de la volonté des collectivités, Grande-Synthe en tête, Opal’TV est constituée d’actionnaires comme la ville de Grande-Synthe (majoritaire), l’ASTV, des clubs sportifs du Dunkerquois, des filiales du groupe Voix du Nord. Une assise réduite mais de nouveaux actionnaires (avec l’émission de nouvelles parts sociales) assisteront à la prochaine assemblée générale. Son président, Michel Delebarre, représente désormais la communauté urbaine de Dunkerque. L’agglomération audomaroise fera son entrée ainsi que Cap Calaisis et des villes-centres comme Berck, Calais, Dunkerque, Hazebrouck, Le Touquet, et Saint-Omer. Les grandes collectivités font aussi partie des entrants : le Conseil régional  et les deux conseils généraux. La Voix du Nord monte en capital à 7% pendant que Dalkia, les clubs BCM, USDK et la Scène nationale Le Bateau Feu bouclent le tour de table. Tous les entrants débourseront 14 000 euros. Seule ombre au tableau : l’absence de la communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB). Opal’TV prendra d’ailleurs pied physiquement dans les locaux du Centre de la mer et s’appuiera sur la mise à disposition d’un cadreur. “On doit aller vers la territorialisation de notre activité. C’est le but“, ponctue le directeur. Le grand changement, c’est en fait la fin de l’actionnariat majoritaire synthois. Damien Carême, maire de la ville, un temps pressenti pour présider la structure, laisse Dunkerque prendre le relais.

Une montée en puissance. Au niveau opérationnel, l’équipe devra monter en puissance. “Avec nos ambitions, on aurait besoin de quatre ou cinq personnes de plus. On espère mieux travailler avec les chaînes locales, parie Patrice Pellerin. Mais on doit en montrer plus: à nos téléspectateurs, aux annonceurs…” C’est l’étape incontournable pour tout développement : les recettes privées doivent augmenter. A l’origine, la régie publicitaire était prévue en interne mais elle s’appuie aujourd’hui sur celle de la Voix du Nord à travers la présence de Sylvie Garcia, directrice commerciale chez Weo, filiale du groupe de presse régional. “On a un accord financier avec Weo à travers la retransmission de leur émission Grand Place et les cases pub qui s’y trouvent. C’était plus simple. Depuis quelques mois, les recettes arrivent“, se réjouit Patrice Pellerin. “On a rempli les deux tiers de nos objectifs“, indique Sylvie Garcia.