Opalopolis sort de terre
Il faut parfois de la ténacité aux élus locaux pour mener à bien un projet. Ceux de la communauté de communes Mer et Terres d'Opale (CCMTO) en sont témoins : le parc Opalopolis, après trente ans de vicissitudes, démarre enfin. On est encore loin de l'aménagement des 54 hectares qui sont prévus : après l'acquisition des 12 ha de la friche Wallon, le vrai départ d'Opalopolis est marqué par l'ouverture du centre d'affaires. Présentation.
Opalopolis est le serpent de mer de la région Etaples-Le Touquet. Initié à la fin des années 80 par Léonce Deprez, alors député-maire du Touquet, il devait s’étendre à l’entrée d’Etaples, contigu à l’usine Valeo, sur 250 hectares. Projet trop ambitieux ? Sans doute : sous cette forme, il ne vit jamais le jour. Repris depuis 2008 par Daniel Fasquelle sous l’égide de la CCMTO, reformaté dans des dimensions plus modestes, le voilà qui prend enfin forme. Le parc Opalopolis comprendra en définitive 54 ha, dont un peu plus de 23 ha dédiés aux activités tertiaires, industrielles et artisanales, 9 ha réservés pour l’habitat, près de 4 ha pour des activités commerciales complémentaires identifiées par le SCOT. Les préoccupations écologiques ne sont pas négligées dans le projet, puisqu’une ferme existante, couvrant 1 ha, sera maintenue et que 8 ha de zone humide sont protégés et préservés.
La friche Wallon pour commencer. En décembre 2013, la CCMTO a décidé de se porter acquéreuse du bâtiment qui constituait l’élément majeur de la friche Wallon pour le transformer en centre d’affaires. Une décision qui engageait la Communauté de communes dans une démarche originale, puisqu’elle achetait le site sous la forme d’une vente en état de futur achèvement à Territoires 62, chargé de le réhabiliter et de l’aménager. Un exercice rendu complexe par l’absence de référence pour ce type d’opération dans la sphère publique, mais mené à bonne fin avec l’appui des services de l’Etat. L’investissement représente un peu plus de 5 millions d’euros. Il a bénéficié d’un financement de 900 000 euros dans le cadre du plan Etat-Région et devrait être inscrit dans le contrat territorial de développement durable pour un montant qui reste à définir.
Des locaux et des services. En partenariat avec l’atelier Tetraktys, maître d’œuvre, l’ancien siège de l’entreprise Wallon a été totalement repensé : on est reparti du clos et du couvert. La maîtrise des consommations d’énergie a été la première préoccupation en privilégiant l’apport calorique et l’éclairage naturels. Il est ainsi proposé à la location une superficie de 4 047 m², répartis en 11 bureaux et 3 ateliers. Déjà, la société Caron voyages occupe un bureau et un atelier, et l’entreprise Techni PL a investi un atelier. Les locataires bénéficient de services proposés par le centre d’affaires : lien avec les acteurs économiques du territoire, mais aussi accueil physique et téléphonique, prise en charge du courrier, wifi, secrétariat… La liste n’est pas exhaustive. Dans un souci de cohérence de l’offre d’immobilier d’entreprise sur son territoire, la CCMTO s’engage dans une mutualisation des services de ses deux centres d’affaires, celui du Touquet et Opalopolis.
Et maintenant ? Les prochaines étapes de la réalisation du parc Opalopolis seront constituées par la création d’Artéopole et la construction d’un hôtel d’entreprises et celle d’un autre bâtiment tertiaire. Artéopole est un village d’artisans issu d’un projet commun entre la Région et la Chambre régionale des métiers pour permettre aux artisans de développer leurs activités au sein d’ateliers adaptés. Ainsi sera bouclée la première phase du parc Opalopolis, sur 9 hectares. Compte tenu de la zone humide, resteront 34 hectares à développer ensuite. N’en doutons pas : le plus long chemin est derrière…