Olivier Dussopt face à l’impatience des Opaliens

Calais et Boulogne-sur-Mer ont reçu la visite du ministre délégué aux Comptes publics le 2 octobre dernier.

A Calais, Jean-Marc Puissesseau fait visiter le chantier au ministre. (Aletheia Press / M. Railane)
A Calais, Jean-Marc Puissesseau fait visiter le chantier au ministre. (Aletheia Press / M. Railane)

 

A Boulogne-sur-Mer, le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, avec Frédéric Cuvillier, maire de la ville. (Aletheia Press / M. Railane)

Tout ça pour ça ! Olivier Dussopt a fait le tour de certains sites majeurs de la pêche à Boulogne et du transmanche à Calais. Mais, malgré cette énième visite ministérielle sur la Côte d’Opale depuis le Brexit, à moins de trois mois de l’échéance, on ne sait toujours rien…

Il pleut à l’aube à la criée de Boulogne-sur-Mer. Le ministre visite le plus grand site de transformation de produits de la mer d’Europe. Il se fait expliquer le fonctionnement d’un chalutier, visite les entreprises de la filière (Capitaine Houat, STEF Seafood), et passe au pas de charge au Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEP). Frédéric Cuvillier, maire de la ville et ancien ministre des Transports, l’accueille avec Xavier Bertrand, président de la Région : «C’est très bien de venir défiler sur la Côte d’Opale pour faire remonter les choses à Paris. Mais maintenant, il faut que le Premier ministre vienne et prenne des décisions !» Car dans tous les esprits, le Brexit est bien présent, avec un compte à rebours qui fait monter la pression. Il ne reste que quelques jours à Michel Barnier, négociateur pour l’Union européenne, pour trouver un accord. Le “no deal devient, chaque jour, plus probable.

Quatre postes pour les douanes et pertes d’activité au port de Calais

«Nous sommes prêts pour le Brexit. Les effectifs ont été renforcés, 600 personnes ces dernières années. Cent de plus arrivent», indique sobrement le ministre qui a rencontré les professionnels de la pêche : «Ils sont inquiets et déterminés. La question de l’accès aux eaux britanniques est fondamentale», lâche-t-il. Le ministre est interpellé sur des cas concrets : le SIVEP doit tourner 24 heures sur 24, ce qui nécessite quatre fonctionnaires de plus à Boulogne-sur-Mer. «On tourne autour du pot pour débloquer quelques postes», regrette Xavier Bertrand. «Nous avons des flux d’Ecosse, de Grande-Bretagne, d’Irlande. Les conséquences peuvent être très graves. Nous ne pouvons pas accepter que les moyens de l’Etat manquent», assène quant à lui le maire de Boulogne-sur-Mer.

A Calais, la visite est encore plus rapide. Sur le site du chantier du nouveau port, Olivier Dussopt est reçu par Jean-Marc Puissesseau, président de la Société d’exploitation des ports du Détroit (SEPD) qui gère le port. «On est écoutés… mais personne ne nous rendra les 30 millions d’euros d’activité perdus ces dernières années. De l’autre côté de la Manche, Brittany Ferries a eu des millions d’aides de son gouvernement», explique avec franchise le président de la SEPD.