Entretien

« Nous portons auprès des pouvoirs publics la réalité des petites entreprises », Luc Potterie, président de l'U2P Hauts…

Luc Potterie, nouveau président de l’Union des entreprises de proximité (U2P) Hauts-de-France qui rassemble 2,8 millions d’entreprises au niveau national et 190 000 sur le territoire régional trace les grandes lignes de l’organisation patronale pour l’année à venir.

Luc Potterie, nouveau président de l’U2P Hauts-de-France. ©U2P
Luc Potterie, nouveau président de l’U2P Hauts-de-France. ©U2P

Picardie La Gazette : Quel est le rôle de l’U2P ?

Luc Potterie : L’U2P rassemble quatre organisations professionnelles : la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), la Confédération générale pour l’alimentation en détail (CGAD), la Confédération nationale de l'artisanat des métiers et des services (CNAMS) et L'Union nationale des professions libérales (UNAPL). 

Le fait de se fédérer au sein de l’U2P permet d’être mieux représenté et d’être identifié comme un partenaire social à part entière. Nous sommes les porte-voix des entreprises de proximité : nous portons auprès des pouvoirs publics les réalités des petites entreprises. En tant que président de l’U2P Hauts-de-France, mon rôle est de fédérer et de faire remonter les problématiques rencontrées par les professionnels. 

Même si un boucher et un maçon exercent des métiers très différents ils ont des sujets communs notamment sur l’emploi, la formation.

Après deux années particulières, quelle est la situation des artisans dans les Hauts-de-France ?

Pour la majorité et hors restauration, l’artisanat a tiré son épingle du jeu, certains ont vu par exemple leur activité augmenter de 5 à 10% : ils ont bénéficié de l’engouement pour les entreprises de proximité, on a senti que les gens avaient besoin d’un lien social. 

Ils ont aussi eu envie de réaliser des travaux chez eux, ce qui a profité au bâtiment. Aujourd’hui cependant, le coût et le manque de matériaux et de matière première nous inquiètent. 

Le recrutement est aussi un vrai problème, il y a un manque de main d’œuvre qualifiée partout ou presque. On résoudra cela nécessairement par la formation, la connaissance et l’attractivité de nos métiers.

Selon vous, l’État a-t-il été au rendez-vous pendant la crise sanitaire ?

L’État a répondu présent et heureusement, sans l’ensemble des aides mises en place, cela aurait été dramatique pour les petites comme pour les grandes entreprises ! La seule chose c’est qu’il ne faut pas que ça s’arrête brutalement. 

Il y a de vraies opportunités, notamment sur l’apprentissage où les aides ont été reconduites, c’est très intéressant. Il faut avoir conscience que la pérennité des métiers et des entreprises passe par cette voie ! Un peu plus de 30% des entreprises artisanales sont reprises ou créées par des apprentis.

Quels vont être les grands enjeux pour l’U2P Hauts-de-France en 2022 ?

Nous devons monter en puissance pour mieux faire entendre notre voix. L’U2P doit s’imposer comme une organisation patronale incontournable. Il faut faire connaitre et reconnaitre notre savoir-faire, cela passe par une grande présence sur le terrain. 

On se nourrit du terrain pour faire remonter les problématiques des entreprises. Pour cela, il est très important que tout le monde se mobilise pour les prochaines élections professionnelles : de la participation dépend de notre crédibilité auprès des pouvoirs publics.