Noir, c’est noir...

Noir, c’est noir...

Il n’aura jamais aussi bien porté son nom ! Le Black Friday, littéralement vendredi noir ou vendredi fou tant il est synonyme de frénésie de consommation (avec des scènes parfois hallucinantes), est devenu l’étendard de la grogne ambiante et de la contestation aujourd’hui ouverte de tout un pan de l’écosystème entrepreneurial. Les commerçants des commerces dits «non essentiels» font connaître leur désarroi au mieux, et divulguent leur colère au pire avec le soutien de la quasi-totalité des autres branches d’activité. «Tous atteints par l’impact économique de la crise sanitaire, nous sommes tous en danger de mort !» Slogan mobilisateur et affiché de la CPME de Meurthe-et-Moselle à l’occasion de l’appel à manifester ce 23 novembre à Nancy, place Charles III. «Nous souhaitons apporter notre soutien aux commerçants dits «non essentiels» et appuyons le fait d’une ouverture pour la fin novembre. Nous avons décidé de donner un peu de voix à ces entrepreneurs tout comme aux restaurateurs qui, eux, ne devraient rouvrir qu’à partir de l’année prochaine. C’est un mouvement symbolique !», explique Franck Bersauter, le président de la confédération patronale meurthe-et-mosellane. «Descendre dans la rue n’est pas vraiment dans notre ADN vu la situation, montrer notre soutien et notre présence s’avère nécessaire.» Vendredi dernier à Metz, l’UE 57 a ouvert le bal devant la préfecture de Moselle avec des manifestations de soutien et de contestation ouverte de la politique aujourd’hui menée. Des entrepreneurs dans la rue, la chose est loin d’être banale surtout dans ces proportions. L’an passé à l’occasion du mouvement des Gilets Jaunes, certains chefs d’entreprise avaient rejoint le mouvement pour (déjà) crier leur désarroi et leur colère. Peu d’entrepreneurs avaient suivi, car comme ils le rappellent ce n’est pas leur genre de descendre dans la rue (et encore moins de tout casser). Ces manifestations se veulent statiques, calmes et encadrées pour marquer une présence. Reste toujours le risque de se voir greffer des éléments beaucoup plus perturbateurs et virulents, sans parler des débordements possibles que peuvent entraîner l’effet de masse et de foule (même masquée). L’adhésion, les soutiens quasi unanimes corroborent le fait qu’un point de non-retour se profile. Reste que de son côté, le virus court toujours et cela, il ne faudrait tout de même pas l’oublier…