Si, comme l’ensemble du secteur de la restauration, l’entreprise Addict Traiteur subit des mois difficiles, cela n’est pas pour décourager son gérant et traiteur Nicolas Henrion. Le premier confinement lui a fait voir son activité autrement. Il n’hésite pas à sortir des sentiers battus et prépare 2021 avec ambition.
«Il y a un manque de rentabilité, mais il faut être présent et savoir se réinventer», assure, déterminé et combatif, Nicolas Henrion. Le chef d’entreprise n’est pas du genre à baisser les bras face à une difficulté. La restauration, il est tombé dedans très jeune, s’imprégnant tout autant des saveurs, du bon goût que de ses valeurs d’abnégation. Autant par passion que par tradition familiale. «Faire plaisir aux gens, c’est la base de notre métier», aime-t-il répéter. Retour sur un parcours marqué du sceau du travail bien fait et partagé. Le Mosellan de racines commence son cursus par un bac STT, avant de bifurquer sur un chemin plus en rapport avec ses aspirations et ses qualités. On le verra au CFA Raymond Mondon et à l’Ecole Méditerranéenne du Tourisme et de l’Hôtellerie de Béziers. Sa carrière professionnelle l’amène à endosser les habits de Chef de partie, responsable de cuisine et directeur d’un bar à crêpes. En 2015, à Hayange, il créé Addict Traiteur et recentré son activité sur l’événementiel professionnel et privé. Jusqu’à ce mois de mars, tout fonctionnait à merveille. Puis, la crise de la Covid-19 est arrivée, bousculant bien des repères et mettant à mal des pans entiers de notre économie. La restauration, on le sait, paie un lourd tribut. Pour palier à une branche de l’événementiel atone et à l’arrêt, Addict Traiteur se tourne vers les livraisons à domicile, comme beaucoup de sociétés de son secteur.
Chef à domicile
On appelle cela le système de click & collect. Nicolas Henrion fait vite le constat que la recette est plébiscitée. «Il y a eu un engouement pour les garden-party. Les gens en sont très demandeurs», note-t-il. Le professionnel a de la suite dans les idées et décèle un autre créneau. «J’ai répondu à quelques demandes pour venir faire la cuisine chez des particuliers», poursuit-il. D’où cette initiative : «Je lance ce concept : faire en direct les repas chez les gens. Cela peut-être pour des moments entre amis, en famille ou dans un cadre plus professionnel. Par exemple, un dirigeant a besoin d’un cadre confidentiel pour traiter une affaire avec un client et choisit son domicile.» A partir des envies de ses clients, du budget défini, de la logistique nécessaire, tout s’harmonise et se met en place. Nicolas Henrion s’installe aux fourneaux au sein du cocon des particuliers. «C’est souvent participatif, intergénérationnel. Il m’arrive même d’être invité à leur table». La formule plaît aux épicuriens. L’ambition pour 2021 est tracée : «Je vais créer une seconde société autour de ce concept de chef à domicile et m’associer avec deux collègues. L’objectif est de toujours promouvoir la cuisine de tradition, avec des produits frais, de saison, du terroir. Nicolas Henrion tient à ajouter : «Durant les mois passés, Addict Traiteur a su résister par les mesures de chômage partiel, mais aussi par la fidélité de nos clients qui ont joué le jeu. L’équipe s’est sentie soutenue.» Concluant, avec des accents gourmands : «Je fonctionne au feeling, je ne cuisine pas quelque chose qui ne me ferait pas plaisir.» Pas de doute, papilles et palais le remercient. Parce qu’ils le valent bien.