Nestor, le tiers de confiance numérique des entreprises
Précieuse et indispensable, la data
est au coeur des préoccupations des entreprises qui doivent en
parallèle répondre à des exigences de réglementations
européennes. Pour rester en conformité et échanger des données en
toute sécurité, Antonia Bova et Maxime Roussel ont créé Nestor, à
Lille.

Du notariat à la création
d'entreprise, il n'y a eu qu'un pas pour Antonia Bova, co-fondatrice
– et diplômée du CFPN (Centre de Formation Professionnelle
Notariale) de Lille –, avec Maxime Roussel, avocat de formation, de
Nestor, une solution logicielle et conversationnelle qui permet de
collecter des données, d'en transférer et d'en échanger dans un
cadre sécurisé. C'est en travaillant en tant que salariée dans un
office notarial qu'Antonia Bova a eu l'idée de monter sa propre
entreprise. Dans un métier encore traditionnel et malgré la
dématérialisation de certains process, beaucoup de temps était
encore perdu. «Je
me suis rendue compte que chaque profession était dotée d'outils
différents et que quand tout le monde travaille ensemble, on passe
par des outils grand public non sécurisés alors qu'il y a partage
d'informations confidentielles»
explique Antonia Bova.
Quand
elle rencontre son futur associé, Maxime Roussel, ils imaginent
d'abord Paprwork, un outil de collecte de documents et de données
personnelles, pour communiquer et échanger de manière
confidentielle. Créée en 2019, l'entreprise compte aujourd'hui près
de 250 clients professionnels du chiffre et du droit, essentiellement
en Hauts-de-France, rapidement rejoints par des grands comptes. «Puis
il y a eu les réglements européens – DORA pour Digital
Operational Resilience Act qui régit les entités financières en
matière de cybersécurité et de gestion des risques ; NIS 1 et 2
(Network and Information System Security) pour assurer la sécurité
des réseaux et systèmes d'informations de l'Union Européenne... –
qui nécessitaient que les entreprises se professionnalisent et
prennent en charge la gestion de leurs données sensibles»
explique Antonia Bova.
Sécurité
et conformité
C'est alors que naît l'idée d'un nouvel
outil, baptisé Nestor. «On
s'est basés sur une expérience simple et fluide pour l'utilisateur
et sur un outil de conversation classique, tout en pouvant transférer
des documents de manière ultra sécurisée. On peut s'écrire mais
aussi signer en ligne, disposer d'un coffre fort numérique mais
aussi gérer les
campagnes de conformité que doivent mettre en place certaines
entreprises». Il peut
s'agir par exemple de données fiscales ou d'attestations d'assurance
que l'entreprise doit se procurer auprès de milliers de
collaborateurs et qu'il est indispensable de collecter de manière
conforme. Derrière évidemment, l'enjeu majeur de la protection des
données personnelles mais aussi de la cybersécurité. «On
parle beaucoup d'intelligence artificielle mais pas encore assez de
cybersécurité. Or en 2025, on a beaucoup plus de risques d'avoir
une fuite de données qu'un incendie dans ses bâtiments !»
prévient Antonia Bova.
Des workshop pour former les collaborateurs
Depuis l'année dernière, Antonia Bova et Maxime Roussel ont créé des modules de formations pour les collaborateurs des entreprises pour qu'ils puissent s'emparer du sujet. «Nous sommes responsables d'une politique de sécurité de l'entreprise. On décortique les process et on intégre les collaborateurs.» Parmi les clients de Nestor, le secteur bancaire, assurantiel, les acteurs de l'immobilier, de la finance ou encore les grandes écoles. Actuellement composée d'une quinzaine de salariés, la start-up espère atteindre le million de chiffre d'affaires cette année et envisage une seconde levée de fonds pour faire évoluer les outils. «La technologie va extrêmement vite avec l'IA. Mais on ne peut pas l'intégrer n'importe comment. Nestor évolue au rythme des réglementations, plus on créera un écosystème, mieux ce sera pour la souveraineté européenne.»