Narcotrafic à Canteleu: décision attendue du tribunal

Le tribunal correctionnel de Bobigny rend jeudi sa décision dans le procès contre l'ex-maire PS Mélanie Boulanger, un de ses adjoints et une quinzaine d'autres personnes soupçonnées d'avoir participé ou laissé prospérer le narcotrafic dans...

L'ex-maire de Canteleu Mélanie Boulanger arrive au tribunal de Bobigny le 27 mai 2024 © Thomas SAMSON
L'ex-maire de Canteleu Mélanie Boulanger arrive au tribunal de Bobigny le 27 mai 2024 © Thomas SAMSON

Le tribunal correctionnel de Bobigny rend jeudi sa décision dans le procès contre l'ex-maire PS Mélanie Boulanger, un de ses adjoints et une quinzaine d'autres personnes soupçonnées d'avoir participé ou laissé prospérer le narcotrafic dans la commune de Seine-Maritime de 14.000 habitants.

Une peine d'un an de prison avec sursis, cinq années d'inéligibilité ainsi que 10.000 euros d'amende a été requise par le parquet contre l'ancienne élue de 47 ans, qui a toujours clamé son innocence.

Ce procès, qui s'est tenu de fin mai à fin juin, devait décortiquer l'emprise du trafic de stupéfiants dans une petite ville de province mais a été perturbé dès le premier jour.

Un problème de procédure a décalé le début des débats d'une semaine, puis l'un des principaux prévenus - détenu - a vu son cas disjoint du dossier et deux autres ont refusé d'être extraits de leur cellule pour se présenter à l'audience.

Parmi les autres prévenus, peu sont entrés dans le détail et ont décrit la réalité du trafic de drogues à Canteleu, tenu selon l'accusation par la famille Meziani.

"Ces trente-deux derniers mois ont été la plus terrible épreuve de ma vie. Il va falloir que je me reconstruise (...) mais en étant reconnue innocente", a déclaré Mélanie Boulanger à la fin des débats.

"Quand les actes d'une édile vont permettre de favoriser l'impunité de trafiquants de stupéfiants, on tombe dans la complicité de trafic de stupéfiants", avait à l’inverse assené la procureure, décrivant un "pacte de non-agression" avec l'organisation criminelle.

Il est reproché à l'ancienne édile d'avoir transmis certaines informations aux trafiquants de drogue et d'être intervenue auprès de la police locale.

Le ministère public a également requis dix-huit mois de prison avec sursis à l'encontre de son adjoint et amant à l'époque des faits, Hasbi Colak, qui servait d'après elle d'"émissaire" entre les chefs présumés du trafic et l'élue.

Leurs avocats respectifs ont plaidé la relaxe.

A l'encontre du chef de famille Aziz Meziani, dit "le U", en fuite au Maroc, la procureure a requis dix ans de prison et 2 millions d'euros d'amende. Trois ans dont seize mois avec sursis ont été demandés à l'encontre de sa grande sœur Fouzia, présentée comme l'"administratrice de la famille".

Des peines allant de deux ans avec sursis à huit ans de prison ferme ont été requises à l'encontre des autres prévenus, dont les rôles présumés illustrent les multiples facettes du trafic: gérants, fournisseurs, financiers, propriétaires d'entreprises ou commerces blanchissant l'argent sale, transporteur...

D'après les enquêteurs, cette organisation générait un chiffre d'affaires annuel de plusieurs millions d'euros.

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