Nanterre: Borne défend "l'unité nationale", vilipende LFI et le RN

Elisabeth Borne a défendu mardi devant les députés le besoin d'"unité nationale" après les émeutes, en accusant tour à tour LFI "d'instrumentaliser" la mort du jeune Nahel, tué par un policier, et le RN...

La Première ministre Elisabeth Borne à l'hôtel Matignon à Paris, le 3 juillet 2023 © Geoffroy VAN DER HASSELT
La Première ministre Elisabeth Borne à l'hôtel Matignon à Paris, le 3 juillet 2023 © Geoffroy VAN DER HASSELT

Elisabeth Borne a défendu mardi devant les députés le besoin d'"unité nationale" après les émeutes, en accusant tour à tour LFI "d'instrumentaliser" la mort du jeune Nahel, tué par un policier, et le RN de faire le choix de la "division".

"Avec le retour au calme, les débats vont reprendre, c'est normal, c’est démocratique, c’est très sain. Mais je pense que c’est important que cela ne prenne pas le pas sur l’unité nationale", a d'abord déclaré dans la matinée la Première ministre devant les députés des groupes Renaissance, Horizons et MoDem, en présence de plusieurs ministres, dont Gérald Darmanin (Intérieur) et Eric Dupond-Moretti (Justice).

Elisabeth Borne a rappelé avoir rencontré lundi l'ensemble des groupes parlementaires, qui sont apparus divisés dans leurs propositions, dans un souci de "transparence démocratique" pour "notre unité républicaine et notre cohésion nationale".

La cheffe du gouvernement a vivement critiqué la présidente des députés LFI Mathilde Panot, qui a quitté avant sa fin la réunion à Matignon. Elle s'est dite "très choquée par les propos de La France insoumise qui refuse de condamner les violences", "preuve supplémentaire" à ses yeux que ce parti "ne se positionne pas dans le champ républicain".

Devant l'Assemblée nationale, placée sous le feu roulant des questions au gouvernement, elle a accusé LFI d'"instrumentaliser un drame" et de choisir le "chemin" de "l’excuse constante de la violence".

Soif de justice

"Vous voulez faire peser sur nous la responsabilité de la colère, quand elle prend racine dans un meurtre odieux. Ni les interpellations ni la répression ne viendront tarir la soif de justice de la jeunesse. Seule une réponse politique est de nature à apaiser durablement le pays", avait affirmé Mathilde Panot. 

Elisabeth Borne a également accusé Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, de faire le "choix" de la "division" en opposant "les territoires ruraux et les quartiers" dits sensibles "comme si aider les uns devait dépouiller les autres".

"Quand notre République est attaquée, c'est l'unité nationale qui doit l'emporter", a-t-elle insisté.

Marine Le Pen avait appelé la Première ministre "au courage de l'autocritique", réclamant de "stopper l’immigration anarchique" et de "reprendre la main dans les quartiers de France".

Au chef de file des députés LR Olivier Marleix, Elisabeth Borne a assuré être "mobilisée" contre "l'impunité" avec une "réponse pénale ferme, une justice plus efficace, plus rapide".

La "réflexion de plus long terme" sur cette crise "aura lieu", a-t-elle promis à Boris Vallaud, chef de file des députés PS, tout en affirmant que le gouvernement n'avait "cessé d'agir pour les quartiers et pour la politique de la ville depuis 6 ans".

Après une décrue des violences ces deux dernières nuits, Mme Borne a indiqué que le gouvernement allait "avec la plus grande prudence (adapter) son dispositif de sécurité" mais restait "extrêmement vigilant".

Elle a rappelé les "quatre piliers" de la réponse de l'exécutif jusqu'alors: une "mobilisation des forces de l'ordre", "la fermeté de la réponse pénale", la "responsabilisation des réseaux sociaux", et un "rappel nécessaire de la responsabilité parentale".

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