Motoblouz s’offre de nouveaux locaux

Tout a commencé en 2004, dans une cave, à Billy-Montigny. David Thiry et Thomas Thumerelle, amis de jeunesse, tous deux passionnés de moto, décident de créer D3T distribution pour éditer un site Internet spécialisé dans la vente de blousons dédiés à la pratique de la moto. «Nous voulions nous lancer et créer quelque chose depuis plusieurs années. A l’époque, le e-commerce était une véritable révolution par rapport aux réseaux de distribution classiques, nous pensions qu’il avait un marché à prendre», résume Thomas Thumerelle, seul aujourd’hui aux commandes de l’entreprise.
Pour développer leur start-up, les deux jeunes Nordistes avaient l’embarras du choix : l’Île-de-France, la région PACA et le Nord sont les régions qui comptent le plus de motards. Mais au lieu de partir au soleil, ils décident de rester dans leur région d’origine.
Leur site se fait connaître. En 2008, il réalise 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Rapidement à l’étroit dans leur cave, ils arrivent dans des locaux à Rouvroy et connaissent une progression exponentielle. «En 2010, nous avons racheté Access Moto, un vépéciste spécialiste de la pièce pour moto et scooter», poursuit-il. Cette année là, D3T distribution quitte Rouvroy pour louer un bâtiment à Carvin. En moins de cinq années, D3T distribution atteint les 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. En moins de dix ans, de 2010 à 2016, elle passe de 12 millions à 48 millions d’euros et compte aujourd’hui 100 salariés !

Marques propres. Le cœur de métier de Motoblouz, c’est la distribution d’équipements et d’accessoires pour la moto. Cependant, afin de mieux répondre aux demandes des clients, la société décide dès 2008 de développer ses propres marques et produits. L’objectif clairement affiché est de rendre la moto, l’équipement et l’entretien accessibles au plus grand nombre.
«Nous avons commencé avec Dexter, une marque dédiée aux casques” et, grâce à l’expérience acquise avec les retours des clients, la gamme a évolué. Depuis ses débuts et le buzz que l’entreprise a pu réaliser avec le fameux casque de François Hollande, la société s’est structurée, a recruté et mis en place en 2015 une équipe formée. «En deux ans, nous avons élargi notre gamme et nous touchons beaucoup plus de segments, de l’équipement du motard à la pièce moto.»
Aujourd’hui, l’entreprise propose cinq marques à ses clients : Dexter (casques), DXR (équipement du pilote et de la route), Kooroom (éléments techniques et outillage), O4B (huile et lubrifiants) et ProV (équipement tout-terrain). Au travers de ces différentes marques, Motoblouz se targue de pouvoir équiper les pratiquants avec des articles conçus et testés par des motards pour des motards, mais aussi de proposer des produits de qualité pour un prix contenu. «En supprimant les intermédiaires et les frais de marketing, nous sommes en mesure de proposer des produits équivalents au marché 30% moins cher», se félicite Thomas Thumerelle.

A l’international. Actuellement leader sur le marché français de l’équipement moto avec plus de 50% de parts de marché, la jeune société affiche une croissance régulière de 30% et a su s’installer dans le trend de la rentabilité et de la croissance à deux chiffres depuis sa création. Aujourd’hui, le site Motoblouz s’appuie sur plus de 300 marques et dispose de la confiance de plus de 800 000 clients qui sont ses premiers ambassadeurs : «Nous travaillons particulièrement la relation client, 98% d’entre eux nous recommandent.»
Après avoir repris en 2014 les actifs d’un concurrent, Motoligne, Thomas Thumerelle a décidé de s’attaquer aux marchés internationaux en commençant par l’Italie et l’Espagne, avec en ligne de mire, dans quelques mois, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Pour cela, l’entreprise a mis en place un service client avec des salariés natifs des pays sélectionnés : «Ils connaissent parfaitement les us et coutume de leur pays et sont, comme l’ensemble des salariés de l’entreprise, passionnés de moto.» Motoblouz se déploie rapidement dans ces deux premiers pays et compte bien y devenir leader comme en France : «2017 sera l’année de la consolidation de notre position sur le marché espagnol, avec un peu plus de 5 millions d’euros de CA.» Et depuis 2016, Motoblouz a intégré le fonds Equistone Partners Europe pour asseoir son développement international.
Pour conquérir de nouveaux clients, la société va faire de la publicité à la télévision et sur le Web, continuer à développer ses marques propres et ouvrir des boutiques en centre commercial. «En attendant, nous faisons un premier test en ouvrant un showroom dans notre entrepôt de Carvin», explique le jeune dirigeant, qui a encore beaucoup d’idées à mettre en place.

Management. Depuis quelques mois, D3T distribution a pris possession de ses nouveaux locaux au cœur de la zone d’activité de la Gare-d’Eau à Carvin. L’entreprise dispose dorénavant d’un espace conséquent : 6 000 m2 d’entrepôt, quatre niveaux de 3 000 m2 pour le stockage, 3 000 m2 pour la partie expédition, 2 000 m2 de bureaux et de nombreux espaces de détente et loisirs. «Notre bâtiment a été construit selon les normes HQE, il a été entièrement pensé pour le bien-être des salariés et l’accueil des clients», annonce Thomas Thumerelle.
Terrain de basket à côté des bureaux, à l’étage une grande salle de détente pour les repas, un espace pour les sportifs ou encore un Baby-foot, des consoles de jeux… : «Les salariés sont tous des passionnés de moto, c’est une des conditions pour travailler chez nous. Dans l’entreprise, ils sont un peu comme chez eux et sont plus productifs en travaillant de manière détendue», explique Thomas Thumerelle qui, à 35 ans, décline un management à l’américaine. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser des salariés assis en tailleur au milieu des coussins, l’ordinateur sur les genoux.
Preuve du développement de Motoblouz, 2 000 colis quittent quotidiennement les entrepôts de l’entreprise pour être livrés dans plus de 100 pays…