Monsieur Fuji et ses sushis
Ici, pas de chichi mais des sushis, des makis, des sashimis ou encore des brochettes. Monsieur Fuji Sushi est le dernier restaurant japonais implanté à Nancy. Ouvert début septembre, il essaie de se faire une place au milieu de ses concurrents, en misant sur des produits frais et surtout sur le sourire de la douce Thao.
Chez Monsieur Fuji Sushi, comme souvent, c’est une histoire de famille. Monsieur, alias Phung est en cuisine. Madame, Thao, est derrière la caisse. Cuisinier, Phung préfère rester en retrait, derrière ses fourneaux, pendant que Thao, plus à l’aise, raconte leur parcours. «Cela fait 3 ans que nous voulons ouvrir notre propre restaurant. J’avais envie de changer de métier et mon mari rêvait de se mettre à son compte». Lui a déjà une grande expérience dans la restauration. Il maîtrise l’art du sushi sur la pointe de son Yanagi (couteau) ! Thao en revanche vient d’un tout autre milieu. Pour elle, c’est ce qui s’appelle un virage à 360°. Il y a encore quelques mois, elle était chercheuse à l’université de Nancy. «C’était le moment pour moi de faire autre chose. Je voyageais beaucoup et je voyais peu mes enfants qui sont encore très petits» raconte-t-elle. Mais le couple ne trouve pas son bonheur en centreville et doit différer ses projets. Le destin lui donne un petit coup de pouce au début de l’été. Phung et Thao rencontrent un restaurateur, propriétaire également d’une sandwicherie asiatique. Il souhaite vendre son pas-de-porte de la rue Saint-Dizier.
Concurrence importante
L’affaire est vite conclue et Phung et Thao réalisent enfin leur rêve. Thao suit une formation rapide pour connaître le b.a.-ba du métier. En revanche en cuisine, Phung est à l’aise comme un poisson dans l’eau prêt à se transformer en sashimi…Le 1er septembre, ils ouvrent leur restaurant à l’enseigne Monsieur Fuji Sushi, en référence au Mont Fuji, le symbole du Japon. Faute de moyens, le couple réalise peu de travaux. Il se contente d’abattre le comptoir pour y installer des chaises et des tables. Thao et Phung aménagent également le premier étage et disposent désormais d’une vingtaine de places assises. Le chef installe sa petite cuisine au fond du restaurant. Il tient à cuisiner devant les clients. «Tout est préparé à base de produits frais. Le poisson, les légumes, le poulet, rien n’est congelé» tient à préciser Thao. Par ailleurs, tous les deux ont conscience qu’ils doivent se démarquer face à une concurrence importante. Ils ont mis en place des formules à consommer sur place ou à emporter. La carte est régulièrement actualisée avec de nouveaux sushis, brochettes et autres salades. Phung n’a de cesse de laisser parler sa créativité. Il soigne le goût mais surtout la présentation. Ses plats sont une explosion de couleurs, de saveurs… Le jeune couple ne manque pas de projets. Il aimerait ainsi développer rapidement un service de livraison. Mais comme dit un bon vieux proverbe japonais : «Inu mo arukeba bou ni ataru», le bonheur sourit à ceux qui agissent !
esther.bouvier