Miss Martini, drag queen relayeuse de la flamme olympique pour "mettre de la joie"

A 31 ans, Martin Namias, connu sous son nom de drag queen "Miss Martini", portera la flamme olympique sur une des étapes du relais dans le sud de la France, pour "mettre de...

Martin Namias, connu sous son nom de drag queen "Miss Martini", à Marseille le 3 mai 2024 © Christophe SIMON
Martin Namias, connu sous son nom de drag queen "Miss Martini", à Marseille le 3 mai 2024 © Christophe SIMON

A 31 ans, Martin Namias, connu sous son nom de drag queen "Miss Martini", portera la flamme olympique sur une des étapes du relais dans le sud de la France, pour "mettre de la joie" et défendre une société inclusive.

"C'est un honneur de pouvoir le faire et je pense que c'est important que le monde entier puisse voir qu'en France, on peut être une drag queen et porter la flamme olympique", confie Miss Martini à l'AFP.

Elle se targue d'être la première drag queen du relais, le 11 mai à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence, trois jours après l'arrivée de la flamme mercredi à Marseille. Une autre drag queen, Minima Gesté, est prévue sur le parcours de la flamme lors de son passage à Paris les 14 et 15 juillet.

Kinésithérapeute de profession, Martin Namias a commencé à se produire en tant que drag sous le nom de Miss Martini en 2015, "partout dans Marseille, dans tous les lieux LGBT+", mais pas uniquement. Il assure par exemple un show mensuel au Cabaret de l’Étoile Bleue. 

Il accueille l'AFP dans son appartement de Marseille en se maquillant et se parant d'une robe rouge à froufrous, d'une longue perruque blonde et d'un collier en argent scintillant, avant de sortir se promener dans les rues de la deuxième ville de France.

Belle ceinture et beaux talons

Habitué de ces tenues resplendissantes, comme pour un shooting lors duquel il a "incarné la flamme olympique" dans une robe incandescente, il devra, à regret, se contenter du sobre maillot blanc des porteurs de flamme le jour du relais. Mais il compte tout de même "accessoiriser tout ça" avec "une belle ceinture, de beaux talons et une wig [perruque] incroyable". 

Le tout pour "faire le show, faire danser, mettre de la joie dans les yeux du public, les faire rêver", sur les 200 mètres qui le verront porter la flamme à Digne-les-Bains, le 11 mai à 12:21.

Au-delà de cette présence festive sur le relais, Miss Martini compte également porter un message en faveur d'une société inclusive ou tous et toutes ont leur place.

A Paris, la drag queen choisie pour porter la flamme a fait l'objet d'un harcèlement numérique relayé par des médias d'extrême droite", selon la maire de la ville Anne Hidalgo.

"Il est évident que l’extrême droite trouve déplacé qu’une drag queen porte la flamme olympique, c’est tout le contraire, c’est un débat et une réflexion qui s’ouvrent, c'est de l’inclusivité qui est montrée", assure Martin.

Miss Martini souhaite aussi sensibiliser sur la participation des personnes transgenre aux compétitions.

Après la première participation aux JO de Tokyo d'une sportive transgenre, en haltérophilie, cette question est un casse-tête pour les institutions sportives. En novembre 2021, le Comité International Olympique (CIO) a renvoyé la balle à chaque sport, soulignant l'absence de "consensus scientifique sur le rôle de la testostérone dans la performance dans l'ensemble des sports".

"Ce n'est pas une réponse qui est OK", estime Martin Namias, qui y voit "une manière d'interdire les personnes trans de participer" dans la catégorie qu'elles souhaitent. 

Et d'ajouter: "Les valeurs des Jeux Olympiques, elles sont magnifiques et universelles. On est pour le sport et l’inclusivité +toustes+ ensemble. La société évolue, et je pense qu'il faut que le système olympique évolue en même temps".

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