Minerec veut accélérer la valorisation écologique et durable des déchets

«L’objectif de Minerec, c’est avant tout de démontrer que les matériaux considérés hier comme des déchets – sédiments, déblais, coproduits – peuvent devenir une véritable ressource locale et être utilisés pour de nombreuses applications», introduit Frédérique Seels, directrice générale du CD2E. 

L’événement s’est déroulé les 2 et 3 avril derniers et a réuni des acteurs du BTP, de l’industrie, mais aussi des collectivités. «Aujourd’hui, enfouir ou évacuer ces ressources représente un coût important, à la fois économique et environnemental. Alors, nous devons communiquer sur les alternatives», ajoute la directrice générale du CD2E.

Des initiatives déjà en route

Avec les visites de sites et les tables rondes proposées, le CD2E espère convaincre les acteurs de se saisir pleinement de cette question et de développer des filières autour de ces matériaux. Car l’événement affiche une autre ambition : devenir un accélérateur de l’industrie circulaire. «Optimiser les ressources locales, limiter les coûts, réduire l’empreinte carbone des projets, mais aussi créer de nouveaux emplois grâce à l’émergence de ces filières : les enjeux sont multiples. On parle beaucoup de souveraineté économique, elle passe aussi par une meilleure valorisation des ressources présentes sur nos territoires», insiste Frédérique Seels.

«Ces matériaux sont souvent vus comme un problème, alors qu’ils sont en réalité une opportunité», plaide-t-elle. C’est d’ailleurs ce qui a été démontré lors de l’une des tables rondes consacrée aux matériaux alternatifs pouvant servir à construire la ville de demain. Parmi les intervenants : Guillaume Martin, responsable RSE et énergie au sein de Laminés Marchands Européens (LME). Il a partagé l’expérience de son entreprise basée à Trith-Saint-Léger, spécialisée dans la production d’acier bas-carbone (600 000 tonnes par an), qui valorise 95 % de ses déchets industriels. «Nos laitiers, un co-produit issu de la fabrication de l’acier, étaient autrefois vus comme un simple rebut. Aujourd’hui, ils deviennent une ressource précieuse pour les chantiers, notamment dans la voirie. Nous les commercialisons», détaille Guillaume Martin.

Un levier pour un urbanisme durable et circulaire

Utilisés en voirie, en remblais ou comme gravillon pour enrobés, ce co-produit séduit par ses performances. «C’est un matériau homogène, dense, et qui présente d’excellentes qualités géothermiques», ajoute Guillaume Martin. Mais cette réussite n’a pas été immédiate. « Au départ, personne ne voulait en entendre parler, se souvient-il. Les entreprises avaient leurs habitudes, leurs fournisseurs. Il a fallu convaincre, montrer des exemples, rassurer». Un travail de pédagogie qui a porté ses fruits : «Aujourd’hui, la demande est telle que nous peinons parfois à suivre. Rien que sur un chantier à Dunkerque, nous avons livré 80 000 tonnes !».

Pour autant, l’objectif de LME n’est pas de remplacer les ressources extraites des carrières. «Nous ne sommes pas concurrents. Au contraire, nous pensons qu’il est plus intelligent de travailler ensemble, pour créer des matériaux complexes associant les forces des deux filières», conclut-il. Un modèle vertueux, qui illustre les enjeux de l’urbanisme durable et circulaire. En partageant de telles expériences, Minerec promeut la valorisation des ressources locales pour préserver l'environnement tout en soutenant l'économie locale.