Mille personnes aidées à domicile

La crise n'épargne pas les associations de service d'aide à domicile. Pour conserver une masse critique, certaines d'entre elles doivent se regrouper. L'ardrésienne AMB absorbe la calaisienne ASSAD.

Mme Marie-Claude Richard, directrice du nouvel ensemble AMB - ASSAD.
Mme Marie-Claude Richard, directrice du nouvel ensemble AMB - ASSAD.
D.R.

Marie-Claude Richard, directrice du nouvel ensemble AMB-ASSAD.

Le Conseil général est un acteur majeur dans les services d’aide à domicile. Tenant les cordons de la bourse, il peut influer de manière décisive sur la vie des associations qui rendent ce service. Ainsi a-t-il fixé un seuil critique de 100 000 heures de travail en dessous duquel − selon lui − une structure n’est pas viable.

 L’ASSAD en perte de vitesse. Les associations sont confrontées à un rude challenge : il leur faut employer du personnel qualifié et le payer en conséquence alors que le tarif n’évolue guère. Et, d’année en année, le nombre d’heures travaillées subit une érosion plus ou moins marquée. Voilà comment l’ASSAD de Calais affichait l’an dernier 71 000 heures en aide à domicile et 20 000 heures en association mandataire (secteur “libre” qui permet à toute personne, âgée ou non, de demander à ces associations de leur fournir le personnel nécessaire à de petits travaux). Le seuil critique était franchi à la baisse et cette tendance remontait à plusieurs années. La “doctrine” du Conseil général en pareil cas est de chercher la fusion avec une autre association afin de mutualiser les moyens.

 Harmonisation des conditions de travail. Forte de ses 117 000 heures en aide à domicile et de ses 48 000 heures en mandataire, l’AMB d’Ardres était désignée pour absorber l’ASSAD. Comment expliquer la relative santé de l’une et la perte de vitesse de l’autre ? Ancienne directrice de l’AMB et désormais directrice de la nouvelle entité AMB-ASSAD, Marie-Claude Richard avance : “une meilleure gestion et, puisque l’AMB œuvrait jusque-là  en milieu rural, une moindre concurrence des structures commerciales“. Discutée en 2013, l’absorption de l’ASSAD par l’AMB est effective depuis le 1er janvier. Le nouvel ensemble réunit, en aide à domicile, 215 salariés qui représentent environ 105 équivalents temps plein. Ceci au service d’environ 1 000 personnes réparties sur un territoire qui comprend 45 communes qui longent le littoral d’Escalles à Oye-Plage et s’avancent dans l’arrière-pays jusqu’à Eperlecques. Une absorption qui s’effectue sans licenciement. “Mais il ne pourra avoir deux fonctionnements différents au sein d’une même structure“, prévient Mme Richard qui travaille actuellement à l’harmonisation des conditions de travail. Une harmonisation qui aura quelques limites : le service de portage de repas à domicile, issu de l’ASSAD, sera maintenu mais étendu avec prudence en milieu rural où les habitudes sont différentes. De même, le service de soins infirmiers à domicile, issu de l’AMB, ne sera pas “exporté” à Calais où les structures existantes sont jugées suffisantes.