Métiers du bâtiment : la Région et la Capeb renforcent leurs liens
Le Conseil régional et la Capeb des Hauts-de-France collaborent pour valoriser les métiers du bâtiment et assurer le développement de la filière dans la région.
La région et la Capeb Hauts de France ont renouvelé à Amiens, leur collaboration autour de la valorisation des métiers du bâtiment. « Une première convention signée en 2021 avec la Région s’était concentrée sur les sujets liés au recrutement de collaborateurs au sein de nos 4 300 entreprises adhérentes et sur l'accès de nos artisans au marché public de la Région Hauts-de-France », rappelle Paul Péchon, président de la Capeb Hauts-de-France, avant la signature d’un nouvel accord de partenariat.
Avec 30 000 entreprises, 110 000 salariés et un chiffre d’affaires de 9,5 milliards d’euros, le bâtiment est un secteur clé de l’économie régionale. Pourtant, « tous les métiers » liés à la construction sont aujourd’hui en tension. « Le dialogue entre le Conseil régional et nos branches professionnelles est permanent, qu'il s'agisse de la promotion des métiers, de l'écriture des contrats de branches ou encore du programme régional de formation dédié au bâtiment. Mais ce nouvel accord va nous permettre d'aller plus loin pour répondre aux nombreux défis qui nous attendent », ajoute Paul Péchon, évoquant notamment les difficultés que traverse la filière.
Attirer, former et fidéliser
« Ce n’est certainement pas le moment de lâcher prise, au contraire, il est important de valoriser les métiers du bâtiment, qui sont les seuls aujourd’hui à offrir une réelle évolution professionnelle et sociale »,
pointe Philippe Beauchamps, vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des relations avec les entreprises, de l’emploi et de la formation professionnelle. Ce dernier indique d’ailleurs que 90 % des acteurs présents sur le territoire sont des artisans. « Ce sont ces TPE et PME qui font l’économie de notre région », observe-t-il.
Pour renforcer l’attractivité de la filière, les deux entités souhaitent mieux cibler et renforcer leurs actions, entre autres à travers le dispositif « Proche-Orientation ». Autre point clé : la nécessité de proposer des formations en adéquation avec les besoins actuels et futurs du secteur. « Il faut être capable d’anticiper. Ainsi, le travail d’un plombier-chauffagiste aura considérablement évolué dans dix ans », analyse Philippe Beauchamps.
Le vice-président de la Région pointe les efforts faits pour attirer les jeunes et les demandeurs d’emploi vers les formations liées au bâtiment. « 65 % d’entre eux connaissent une sortie positive », précise-t-il, avant d’aborder le sujet de la marque employeur. « Pour un artisan, il ne s’agit pas forcément de parler de RSE, mais de mettre en place des actions qui redonnent du sens », dit-il encore. Un avis partagé par Paul Péchon, qui mentionne d’ailleurs le travail réalisé auprès de ses adhérents pour les inciter à travailler sur leur marque employeur. « C’est une nécessité pour séduire des candidats qui ont le choix », note-t-il.
Faire mieux avec moins
Cette convention intervient au moment même où vont se mettre en place d’importantes coupes budgétaires. « Les régions n’ont quasiment pas de fiscalité propre, ce qui nous laisse très peu de marge de manœuvre », reconnaît Philippe Beauchamps, qui refuse cependant tout défaitisme. « Il va falloir faire mieux avec moins, nous n’avons pas le choix », martèle-t-il. De son côté, Paul Péchon s’inquiète lui aussi des choix budgétaires opérés par l’État, notamment la baisse de l’enveloppe allouée à la rénovation énergétique, un secteur dans lequel de nombreux artisans se sont investis.