Patrimoine
Mers-les-Bains : la galerie Jules-Barni retenue par la Mission Bern
Bonne nouvelle pour Mers-les-Bains. L’un des bâtiments emblématiques de la cité balnéaire de la côte picarde va faire l’objet d’une aide financière du Loto du patrimoine. Les travaux pourraient commencer début 2024. L'occasion de faire le point sur les gros chantiers en cours ou à venir.
La galerie Jules-Barni de Mers-les-Bains, en style art déco, nécessite d’importants travaux de la cave à la toiture et un budget en conséquence : 2,7 millions d’euros hors taxes sont nécessaires. Quand la commune a su qu’elle était retenue par la Mission Bern et le Loto du patrimoine, l'équipe municipale s'est sentie soulagée.
« Nous sommes très heureux, confie Monique Evrard, première adjointe au maire de Mers-les-Bains. Cela va attirer tous les regards sur la commune et sur la galerie Barni édifiée en 1869. Inscrite aux Monuments historiques, elle est considérée comme la première galerie commerciale de la station balnéaire. Elle est représentative de la première époque de construction des quartiers balnéaires. Eugène Dabit, peintre et écrivain, à qui l’on doit Hôtel du Nord, est né dans un des appartements. »
L’édifice déploie une architecture originale avec des toits terrasse et des balcons partiellement ajourés, une riche ornementation en façade : frises de céramiques de couleurs différentes, fenêtres d’escaliers - oculi ovales à pourtours soignés - au-dessus de chaque accès à l’étage. Cette galerie commerciale en briques, d’une surface totale de 500 m², a été inscrite au titre des Monuments historiques en 2014.
Le bâtiment souffre de nombreux désordres mettant en péril son état sanitaire général. Étayé depuis 2018 et marqué d’un arrêté de péril depuis 2020, il nécessite de lourds travaux de restauration pour se tourner désormais vers de nouveaux usages. À travers la restauration du bâtiment, la commune souhaite en effet réinvestir les lieux. Dans le cadre du programme de revitalisation du centre-bourg, elle a progressivement acheté l’ensemble des cellules composant le bâtiment. Deux boutiques éphémères : une librairie-carterie et une bijouterie fantaisie s’y trouvent encore jusqu’en fin d’année/ début 2004, date à laquelle devraient être entamés les travaux.
Trait d’union entre la place et l’esplanade
Dans le projet de réhabilitation, il sera question de réinstaller des boutiques au rez-de-chaussée, dont une boulangerie, et de proposer une résidence d’artistes et des locations à l’étage. La ville a sollicité 143 000 euros HT auprès de la Mission Bern. Elle a obtenu 450 000 euros HT de la Région dans le cadre de l’opération de revitalisation des centres bourgs. Et attend également des réponses du Département de la Somme et de l’État. À noter que le projet est porté par l’architecte du Patrimoine Patrick Delamotte et l’architecte abbevillois Arnaud Zisseler.
Ce sera un trait d’union entre la place et l’esplanade pour Mers-les-Bains, qui attire de plus en plus de touristes. Il y a un an le stationnement est devenu payant. Un parking gratuit vidéo protégé de 550 places a été aménagé aux abords. Une navette gratuite transporte les touristes : « Il y a beaucoup moins de problèmes pour trouver des places pour se garer en centre-ville, ajoute Monique Evrard. Concernant les Mersois, ils profitent de deux places gratuites à l’année. La troisième étant à 20 euros. »
Côté voirie, la commune vient d’entamer la deuxième tranche de réfection de son artère principale ou avenue Curie (RD1015). Un vaste projet de 6 millions d’euros commencé en 2017 et dont la troisième tranche débutera : « Quand on aura le budget, répond Monique Evrard. La seconde tranche, à plus de 2 millions d’euros, va de l’entrée de ville jusqu’au parking de Verescence. L’axe sera rétréci pour le sécuriser. Nous avons un record à 110 km/ h ! Des pistes cyclables seront créées, les vélos nous désenclavent et permettre aux Mersois comme aux touristes de mieux profiter de la ville. Le carrefour giratoire menant notamment au centre commercial Le Grand Marais sera plus grand pour là aussi gagner en sécurité. Nous nous occupons aussi des réseaux d’adduction d’eau. Le traitement des eaux pluviales est essentiel. Il nous faut faire attention à celles qui coulent des coteaux. La végétalisation se veut ambitieuse. »
Préserver des commerces en centre-ville
Pour la ville, il est crucial de préserver des commerces en centre-ville, qui reste très dynamique. C’est ainsi qu’une supérette de 300 m² ouvrira en fin d’année au rez-de-chaussée d’une résidence senior de l’Amsom. Ce sera une petite délocalisation d’une actuelle supérette de 80 m², dont l’activité fonctionne très bien. Alors que trois généralistes vont bientôt partir à la retraite, la municipalité travaille en partenariat avec les professionnels locaux sur un projet de Maison de santé en entrée de ville : « L’équipe de médecins est super motivée, témoigne Monique Evard. On leur a demandé de quoi ils avaient envie et besoin. Certains sont tuteurs de stages, ils peuvent faire venir de jeunes médecins. Il pourrait y avoir aussi du paramédical et un laboratoire. Le démarrage des travaux est prévu dans les deux ans. »
Autre chantier à son terme, la rénovation du pavillon des Bains, de style art déco. L’ancienne salle des fêtes est devenue salle de spectacle de 460 places assises et de 800 débout. Quelques événements se déroulent déjà à l’intérieur et la première saison culturelle est attendue pour la rentrée 2024. Quant à la salle des fêtes/ Maison des associations, elle sera hébergée dans une ancienne école maternelle située en face de l’usine Verescence. Enfin, la ville devrait entamer en 2024 les travaux du futur barreau de l’EuroVélo 4 qui permettra aux voyageurs en deux roues de relier la station balnéaire aux falaises par une piste dédiée.