Manière d’entreprendre : Les outils pour réussir
Enquête après enquête, la vague ne descend pas. Les Français ont envie d’entreprendre, d’être leur propre patron. On parle même de 15 millions d’individus désireux de franchir le pas… qui n’est pas des plus simples. Attention aux illusions et aux écueils. Mais comment créer ? En franchise ? En reprise ? En location gérance ? En mode liberté totale ? Éléments de réponse.
En 2019, la France a vu se créer 815 300 nouvelles entreprises. Soit 18 % de plus qu’en 2018. Durant le confinement, un nombre toujours plus important de Français exprimait clairement des envies d’ailleurs et de tenter l’aventure entrepreneuriale. Les façons d’entreprendre s’articulent autour de quatre démarches bien différentes. Avec 4 000 nouveaux franchisés par an, le lancement en franchise demeure le mode de création d’entreprise en réseau le plus fréquent et le plus connu. Le concept, qui consiste en la signature d’un contrat de collaboration entre un franchiseur mettant à disposition sa marque, son savoir-faire ainsi que son accompagnement, et un franchisé qui doit lui payer un droit d’entrée et des redevances, attire beaucoup de nouveaux entrepreneurs. D’abord, parce que la franchise permet de bénéficier de la notoriété d’une enseigne et, ensuite, parce qu’elle donne la possibilité à un entrepreneur novice de compter sur un accompagnement parfois indispensable, notamment au démarrage de l’activité. Si la franchise peut donner à l’entrepreneur un certain sentiment de sécurité, l’investissement initial d’un entrepreneur en franchise sera, dans la plupart des cas, supérieur à celui d’autres créateurs d’entreprise. L’investissement initial médian de l’ensemble des entreprises en réseau (franchises, concessions, coopératives, commissions-affiliations) est de 16 000 euros et atteint le double de celui des autres créateurs d’entreprise.
En adéquation avec le créateur
La location gérance, elle, est une bonne option pour limiter les risques, permettant d’être à son compte en reprenant une activité déjà existante, mais sans avoir à risquer un lourd investissement initial dans un fonds de commerce. En effet, le locataire-gérant doit simplement payer une redevance au propriétaire du fonds de commerce pour avoir le droit de l’exploiter. En plus de limiter les risques, le locataire-gérant a la possibilité d’apprécier la viabilité de l’affaire et de pouvoir mettre de l’argent de côté pour une éventuelle reprise de l’entreprise dans le futur. En revanche, si l’activité devient trop florissante sous la gestion du nouveau locataire-gérant, ce dernier verra augmenter le prix du fonds de commerce, et donc à terme, celui de l’entreprise en vente. Autre choix : la reprise d’une entreprise – affaire familiale, société dont les gérants partent à la retraite, société en difficulté – permet à un entrepreneur de ne pas démarrer de zéro. Ici, le taux de survie à 5 ans atteint les 60 % pour les entreprises transmises. En revanche, l’investissement initial sera aussi plus conséquent. Il existe de nombreuses opportunités en France, où, tous les ans, 60 000 entreprises sont mises sur le marché et seulement 30 000 sont cédées (les 30 000 autres disparaissent). Pour beaucoup, la création d’entreprise ex nihilo est un peu le Graal. Concept de l’entreprise, taille, statut, fonctionnement : l’entrepreneur a les cartes en main. Le revers de la médaille est que la création ex nihilo est risquée. D’après l’Insee, seulement la moitié des entreprises créées de cette façon existent toujours, et avec le même statut, après 5 ans. Il faudra donc que le chef d’entreprise possède de nombreuses compétences, qu’il ait un réseau solide pouvant apporter soutien et conseils. Les premières difficultés passées, la satisfaction d’avoir réussi à la tête de son propre projet sera une réelle satisfaction. Au demeurant, la façon d’entreprendre correspond d’abord à son profil et à son projet.
Le succès des SAS
Les sociétés par actions simplifiées (SAS) représentent plus de 60 % des créations de sociétés. Hausse due aux SAS à associé unique ou unipersonnelles. Les sociétés à responsabilité limitée (SARL), encore majoritaires en 2014, se situent actuellement à 35 %.