Macron propose une "coalition" internationale contre le Hamas mais déplore les "souffrances" des civils à Gaza
Emmanuel Macron a exprimé mardi en Israël sa solidarité après l'attaque sanglante du Hamas, et proposé une "coalition" internationale pour "lutter" contre le mouvement islamiste palestinien, tout en affirmant plus tard en Cisjordanie que "rien ne...
Emmanuel Macron a exprimé mardi en Israël sa solidarité après l'attaque sanglante du Hamas, et proposé une "coalition" internationale pour "lutter" contre le mouvement islamiste palestinien, tout en affirmant plus tard en Cisjordanie que "rien ne saurait justifier" les "souffrances" des civils à Gaza.
A Jérusalem, le président français a présenté les "condoléances" d'un "pays ami, éploré devant l'acte terroriste le plus terrible de votre Histoire".
"C'est une page noire de notre propre histoire", "nos deux pays sont liés par le même deuil", a-t-il ajouté, le ton grave, au côté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a évoqué "une guerre entre la barbarie et la civilisation", promettant une fois de plus de "détruire" le Hamas.
Cette visite intervient après l'émotion suscitée en France par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre. Elle a fait plus de 1.400 morts, en très grande majorité des civils, parmi lesquels trente Français ou Franco-Israéliens.
Au 18e jour de la guerre, les frappes de représailles menées par l'armée israélienne sur la bande de Gaza ont fait près de 5.800 morts, également civils pour la plupart, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Conflagration régionale
Alors que la France affirme le droit d'Israël à se défendre dans le respect du droit international, Emmanuel Macron a formulé une proposition: "bâtir une coalition régionale et internationale" pour "lutter" contre le Hamas. Selon son entourage, il s'agirait de créer une nouvelle coalition, ou d'étendre au combat contre le Hamas celle qui existe depuis 2014 pour lutter le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, à laquelle participent Paris mais aussi des pays arabes.
Cela dépendra "de ce qu'Israël demandera", plaide-t-on côté français, tout en estimant qu'une offensive terrestre à Gaza, envisagée par l'armée israélienne, "serait très difficile à mener dans le respect" du "droit international".
A Paris, l'opposant de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a critiqué un possible "retour à la théorie de la +guerre contre le terrorisme+" de l'ex-président américain George W. Bush.
Dès son arrivée à l'aéroport de Tel-Aviv mardi matin, M. Macron avait rencontré, lors d'un échange empreint d'émotion, des familles de Français ou Franco-Israéliens tués, disparus ou retenus otages dans la bande de Gaza, dont celle deMia Shem, otage franco-israélienne dont une vidéo a été diffusée la semaine dernière par le Hamas.
Il a revu à la hausse le bilan en affirmant que neuf Français ou Franco-Israéliens étaient otages ou portés disparus.
"Le premier objectif que nous devrions avoir aujourd'hui est la libération de tous les otages, sans aucune distinction", a déclaré le président français lors d'un tête-à-tête avec son homologue israélien, Isaac Herzog.
Après la libération de quatre femmes par le Hamas, environ 220 otages sont encore retenus dans la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes.
Le président français a également prévenu toutes les parties qu'il ne fallait pas "élargir le conflit".
Mettant en garde contre "une conflagration régionale dont chacun sortirait perdant", il a appelé nommément "le régime iranien" et ses alliés régionaux, "le Hezbollah" libanais et "les Houthis au Yémen", à "ne pas prendre le risque inconsidéré d'ouvrir de nouveaux fronts".
Processus politique
A Jérusalem puis à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où il a rencontré le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Emmanuel Macron a aussi insisté sur la nécessité d'une "relance décisive du processus politique avec les Palestiniens", avec la solution à deux Etats se reconnaissant mutuellement en ligne de mire.
"Nous vous exhortons, président Macron, à faire cesser cette agression", lui a lancé Mahmoud Abbas, faisant porter à Israël "et les pays qui le soutiennent la responsabilité du conflit". Sans citer le Hamas, il a condamné les bombardements israéliens "qui tuent des civils innocents d'une manière barbare".
"Je vois, j'entends les souffrances des populations civiles à Gaza", "rien ne saurait les justifier", a répondu le président français. Mais s'il a appelé à une "protection humanitaire", il n'est pas allé jusqu'à évoquer publiquement la "trêve humanitaire" pouvant ouvrir la voie à un futur "cessez-le-feu", comme l'avait fait son gouvernement.
La mine fermée, il a en revanche insisté sur le fait que le président palestinien avait eu à huis clos "des propos très clairs pour condamner cette attaque terroriste et pour condamner le Hamas".
"L'avenir" des Palestiniens "passe par une lutte sans merci et sans ambiguïté contre le terrorisme", a-t-il prévenu.
Emmanuel Macron devait ensuite s'envoler pour Amman où, selon l'Elysée, il rencontrera mercredi "probablement" le roi Abdallah II et "peut-être d'autres dirigeants de la région".
La visite du président français intervient après celles du président américain, Joe Biden, ou du Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Il avait dit ces derniers jours vouloir se rendre en Israël lorsque sa venue serait "utile".
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