Démarche éco-responsable

Macérâts et tralala, des cosmétiques bios et locaux à Amiens

Créée fin 2022 par Angèle Duminy, la marque de cosmétiques bios installée à Amiens propose toute une gamme de produits réalisés à la main utilisant les bienfaits des plantes du territoire.

Angèle Duminy dans son laboratoire amiénois. ©Aletheia Press/ DLP
Angèle Duminy dans son laboratoire amiénois. ©Aletheia Press/ DLP

Après une quinzaine d’années comme professeur en lycée professionnel, Angèle Duminy a décidé de changer de vie. « J’ai commencé à jardiner et à m’intéresser aux vertus aromatiques et médicinales des plantes il y a plusieurs années », raconte la créatrice de Macérâts et tralala. Après les tisanes, elle explore d’autres univers en faisant macérer des plantes sèches dans de l’huile. « On a beaucoup parlé des perturbateurs endocriniens ou des ingrédients potentiellement cancérigènes dans la cosmétique. J’avais envie d’aller vers les produits les plus sains et les plus naturels possible », poursuit celle qui a cumulé deux activités pendant trois ans.

En plus de son statut de professeur, Angèle Duminy a commencé à animer des ateliers pour réaliser ses propres cosmétiques dans les bibliothèques, à l’UPJV ou encore chez Biocoop. « Cela me permettait d’associer ma curiosité pour les plantes et la pédagogie, qui fait partie intégrante de mon premier métier », sourit-elle. Un premier pas hors de l’Éducation nationale qui a finalement encouragé la porteuse de projet à démissionner et à se lancer dans une aventure entrepreneuriale. « Ce n’était absolument pas quelque chose de naturel pour moi, je n’avais jamais imaginé devenir chef d’entreprise », explique-t-elle.

Des cosmétiques locaux

Proche des valeurs de l’Économie sociale et solidaire, Angèle Duminy a intégré l’année dernière l’incubateur de la Machinerie. Une étape clé qui lui a permis de structurer son projet et de rencontrer d’autres entrepreneurs. « Cela m’a permis de me sentir plus légitime et d’appréhender de nouvelles notions », confie-t-elle. Ce temps d’apprentissage lui a également donné l’opportunité de travailler sur sa première gamme : trois serums pour le visage et les peaux grasses, mixtes et sèches. « J’ai pour ambition de créer des produits à partir de produits locaux et bios, plantes comme huiles », détaille la créatrice. Pour les plantes, Macérâts et tralala a décidé de faire confiance à Florixir et À la bonne herbe, deux producteurs installés en Baie de Somme. Pour l’huile, Angèle Duminy s’approvisionne auprès d’un producteur de Rubempré. « Je fais macérer les plantes dans l’huile avec des antioxydants pendant un mois environ avant de filtrer l’ensemble », explique-t-elle. Un procédé qui permet tout simplement de capter les bienfaits de la flore sans utiliser d’autres éléments, notamment de l’eau.

Reine des prés, ortie, rose, calendula font partie des plantes utilisées. ©Aletheia Press/ DLP

Se développer localement

Après quelques marchés de Noël, Macérâts et tralala est aujourd’hui distribué dans des boutiques amiénoises et sur la côte picarde. « Les premiers retours sont bons et me confortent dans ma démarche. Je souhaite aujourd’hui développer la marque à travers des boutiques mais aussi des marchés pour conserver un contact direct avec mes clients », observe-t-elle. Après les serums pour le visage, Angèle Duminy vient de sortir une huile de massage au calendula et prépare déjà de nouveaux produits. « Je pense proposer une nouveauté par mois ou tous les deux mois. En parallèle, je mets en place un coffret mensuel avec d’autres artisans. J’ai déjà travaillé avec une créatrice de bougies et une dessinatrice sur porcelaine qui fait aussi des cartes postales », détaille celle qui a installé son laboratoire dans le quartier Saint-Maurice à Amiens. Si le développement de Macérâts et tralala sera principalement local, la marque bénéficiera prochainement d’un site de e-commerce pour répondre à une demande de plus en plus croissante.