Santé et Bien-être au travail
Ma vie de chien au bureau
Mon collègue à poils dans le bureau ! Rien de choquant aujourd’hui mais une véritable tendance. Le phénomène «Pets at work», animaux de compagnie sur le lieu de travail, est en pleine expansion. Les chiens s’affichent les premiers sur le podium. Cette présence animale semble avoir des vertus en matière de bien-être au travail, de santé mentale, de management d’après les structures spécialisées surfant sur le concept.
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Tous les matins, elle passe gentiment dans chaque bureau histoire de dire bonjour, un rituel matinal non forcé mais tout bonnement naturel ! Un petit geste pour chacun afin de bien débuter la journée ! Cela change de certains collègues qui tirent une tête loin d’être avenante avec cette impression de porter toute la misère du monde sur les épaules. Super, pour l’ambiance ! Elle, c’est tout l’inverse, elle communique une certaine joie de vive rendant le quotidien meilleur. La seule différence est que cette «collègue» affiche quelque soixante-dix centimètres au garrot, une petite quarantaine de kilos, et ne s’offusque pas d’une petite tape amicale et a la «léchouille» facile.
Ce quadrupède canin fait tout simplement partie de l’équipe de la petite dizaine de collaborateurs officiant dans le secteur du conseil. Un chien au bureau, une tendance aujourd’hui qui ne cesse de s’étendre et pas seulement dans les sphères entrepreneuriales parisiennes. Le «pets at work», littéralement animaux de compagnie sur le lieu de travail, gagne toutes les structures et toutes les tailles d’entreprise. Les chiens arrivent en tête de peloton, suivis des chats. Dans l’Hexagone, près d’un Français sur deux possède un animal de ce type et près d’un quart de ceux qui n’en ont pas assurent souhaiter en adopter un dans les trois ans à venir (source : sondage Odoxa de 2024 pour la Fédération des Fabricants d’Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres Animaux Familiers).
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© Johann Marin-Thiery. D’après certaines études, la présence d’un animal amélioration le lien social entre collaborateurs
«L’appétence pour les animaux domestiques est en hausse depuis la crise sanitaire. Ils ont joué un rôle important pour lutter contre la solitude pendant les périodes de confinement. Quand le retour au travail s’est opéré, bon nombre de collaborateurs ont eu du mal de se séparer de ce lien. C’est pour cela que nous avons décidé de mettre en place une politique de dog-friendly et les retours sont plus que positifs», assure un responsable de ressources humaines.
Après le baby-foot, les chiens...
Plusieurs études démontrent que la présence d’un animal est tout d’abord un anti-stress naturel. Ces études scientifiques démontrent que la simple présence d’un animal favorise la libération d’endorphines et réduit le taux de cortisol, l’hormone du stress. Dans une recherche continuelle aujourd’hui de bien-être au travail, et en parallèle d’une préoccupation sociétale croissante au niveau de la cause animale, le développement de ce qui s’affiche littéralement comme une pratique managériale, semble gagner du terrain. Après les baby-foots, les chiens !
Sur certains parcs d’activités de la région, ce n’est plus étonnant de voir déambuler maîtres et chiens pour une petite balade salutaire ou tout simplement pour une pause technique libératrice pour l’animal, il va sans dire. «C’est tout bête, cela permet aux maîtres de faire un break, de relâcher la pression et respirer, d’opérer un repos visuel après avoir été rivés sur son écran», assure une adepte du concept.
«La présence d’un chien au travail apaise les employés et sa présence peut tout simplement désamorcer les tensions et encourager un climat plus détendu et convivial», assure la responsable d’une agence spécialisée dans l’accompagnement des entreprises dans ces pratiques de dog at work. Ce type de structures sont de plus en plus nombreuses. Leur mission (leur marché) : aider les entreprises à créer les conditions d’accueil des chiens au bureau. Le Code du travail n’interdit pas la présence d’animal dans les locaux d’une entreprise (sauf dans certains secteurs d’activité). Certaines limites sont naturellement présentes. Pas question d’arriver avec votre mygale et autre boa ou un chien d’attaque loin d’être sociable (ce qui en dit long d’ailleurs sur le maître : NDLR).
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© Johann Marin-Thiery. Une «collègue» à poils parfois surprenante...
«En règle générale, il faut d’abord s’assurer d’avoir l’aval de l’employeur et voir si le règlement intérieur ne s’y oppose pas. S’assurer également que les collègues n’y voient pas d’inconvénients et disposer d’une assurance contre les dégâts éventuels que l’animal peut provoquer aussi bien sur les personnes que sur le matériel. Il doit naturellement être vacciné et en bonne santé», confie une juriste d’entreprise.
«Il est essentiel d’établir des règles claires concernant la présence d’animaux sur le lieu de travail comme les zones autorisées, les besoins en matière d’hygiène ou encore la gestion des allergies ou des phobies des autres employés», explique une structure spécialisée dans le développement de cette approche dog-friendly.
L’encadrement d’une telle approche s’avère plus que nécessaire histoire que les bienfaits, annoncés comme reconnus en termes notamment de productivité et de motivation des collaborateurs, soient réels. L’ère du «toutou à sa mémère» au bureau ne fait que commencer...
Un atout marque employeur
Pouvoir amener son chien au bureau, un vecteur de choix d’entreprise pour les potentiels candidats ! Dans un climat général de difficultés de recrutement, le fait de permettre aux collaborateurs de venir avec son animal de compagnie, s’affiche aujourd’hui pour certaines entreprises comme un atout de recrutement notamment des jeunes talents. Un peu logique quand on apprend que 72 % des 25-34 ans pensent que leur animal est comme leur enfant et que 93 % assument cette relation (source : Ipsos).
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© Johann Marin-Thiery