Lunor se lance dans la frite fraîche précuite
En attendant son unité de production de produits élaborés attendue fin 2026, Lunor se lance dès cette année sur le marché prometteur de la frite fraîche précuite. Un partenariat avec la marque Pierre et Lucas.

Un temps en difficulté, l'entreprise de transformation de légumes Lunor, basée à Luneray et filiale de la coopérative agricole régionale Natup, retrouve peu à peu la frite… C'est d'ailleurs sur ce marché de la frite fraîche qu'elle compte pour se diversifier, et ce, dès la fin 2025.
Un projet "express" destiné à répondre à une forte demande du marché et conduit en partenariat avec Ludovic Lucas, propriétaire de la marque Pierre et Lucas, qui s'est lancée sur ce marché il y a 5 ans. Avec succès. "Nous allons faire un copier-coller de son outil de production dans notre entreprise, explique Bruno Mauduyt, directeur général de Lunor Distribution. Et lui nous apportera son expérience et son expertise."
6 millions d'euros d'investissement
L'investissement est conséquent : 6 millions d'euros. Un bâtiment de stockage de pommes de terre est actuellement en cours d'aménagement et accueillera la ligne destinée à la transformation des tubercules. Ces derniers, issus des adhérents de Natup, seront lavés et brossés, avant d'être transformés en frites fraîches. "C'est un produit extrêmement qualitatif, qui respire le terroir, insiste Bruno Mauduy. Il y a dans ce projet une vraie volonté de mieux rémunérer nos adhérents sur un marché, qui est à la fois, en croissance et qui est mieux valorisé que la pomme de terre classique."
À entendre le dirigeant le marché semble énorme. Si la marque Pierre et Lucas est centrée sur la restauration collective (notamment scolaire) et sur les particuliers. Lunor, elle, compte se positionner sur la restauration hors foyer et la grande distribution. De quoi éviter de marcher sur les pieds de son partenaire. Même si selon Bruno Mauduyt, "la demande est tellement importante qu'il n'y a pas vraiment de débat." Reste aussi à savoir si Lunor utilisera ou non la marque Pierre et Lucas. Si le partenariat prévoit cette possibilité, l'entreprise n'exclut pas de développer sa propre marque.
Lugo : les travaux devraient débuter en juin
Si l'unité "frites fraîches" devrait être opérationnelle dès octobre 2025 – avec une quinzaine de postes ouverts – il faudra attendre encore un peu pour l'ouverture de Lugo. Ce projet, qui doit permettre de porter la capacité de transformation de Lunor à 60 000 tonnes de pommes de terre (contre 40 000 tonnes actuellement) a pris un peu de retard, suite à la découverte sur le site de poteries du paléolithique. "Nous lançons les fouilles archéologiques la semaine prochaine, et à partir du 3 juin, on sera en mesure de démarrer et de poser les premières pierres" assure Bruno Mauduyt. Avec à la clé la création d'une trentaine d'emplois.
L'investissement de 40 millions d'euros est destiné à installer une ligne de production permettant de faire des produits élaborés, type gratins dauphinois, tartiflette, pommes de terre sarladaise... Essentiellement à destination de la restauration collective. « L'idée, c'est de répondre à un marché existant qui est aujourd'hui trusté par les Hollandais et les Belges avec des pommes de terre françaises, argumente Bruno Mauduyt. Le marché existe, il n'est juste pas encore pris par les Français."
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre