Lubrizol : vers une reprise d’activité ?
A Rouen, les services de l’Etat ont répondu le 20 novembre à la demande de reprise d’activité formulée par l’entreprise. Ils garantissent d’agir avec diligence, mais aussi avec intransigeance.
Il n’y aura pas de passe-droit… Le préfet de Seine-Maritime Pierre-André Durand a répondu mercredi 20 novembre à la demande de reprise d’activité formulée lundi par l’entreprise Lubrizol. L’industriel dont le nom restera longtemps associé à l’incendie spectaculaire qui a dévasté son usine le 26 septembre dernier, souhaite en effet remettre en service deux petites unités de mélange sur son site rouennais. Une demande liée à des contraintes économiques bien sûr, mais aussi sociales. Les salariés de l’entreprise sont en effet au chômage technique depuis l’accident, et ont besoin de reprendre le travail.
Mais si les intentions sont compréhensibles, les services de l’Etat n’entendent pas aller trop vite en besogne. Le site de Lubrizol est en effet encore en cours de « nettoyage », avec notamment, toujours, des opérations d’enlèvement de fûts, dont certains sont endommagés. Par ailleurs, les enquêtes administratives et judiciaires sont toujours en cours, pour déterminer les causes du sinistre, et les conditions dans lesquelles il a été géré.
Procédure classique des installations classées
Dans ces conditions, la position du Préfet de Seine-Maritime est claire : il n’y aura pas de reprise d’activité tant que Lubrizol n’aura pas fourni tous les éléments de garantie nécessaires. « La suite est entre leurs mains, affirme Pierre-André Durand. Il leur appartient de présenter un dossier complet à la DREAL (ndlr : Direction régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement) apportant toutes les garanties voulues. »
Un dossier qui correspond à l’instruction classiquement conduite dans le cadre de l’autorisation d’activité relevant des installations classées. Si l’instruction conduite par les services de l’Etat s’avère concluante, ses conclusions seront ensuite soumises à l’avis consultatif du CODERST, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques. Celui-ci est composé d’experts, des représentants des services de l’Etat, mais aussi des collectivités locales et d’associations agréées notamment de protection de l’environnement. Alors seulement, le préfet pourra prendre une décision éclairée sur une reprise d’activité éventuelle de l’usine Lubrizol…
Reprise d’activité en décembre ?
Si l’entreprise était en mesure de fournir rapidement un dossier complet, les choses pourraient donc aller très vite. « Nous allons mener ce travail avec diligence, mais sans précipitation, ni approximation », assure Patrick Berg, le directeur de la DREAL, qui quittera sans doute la Normandie avant la fin de l’instruction du dossier. Le prochain CODERST étant prévu début décembre, l’arrêté d’autorisation de reprise d’exploitation pourrait être signé avant le 10 décembre… A condition, bien sûr que Lubrizol apporte toutes les garanties nécessaires, notamment sur le plan de la sécurité incendie…