Looten Dunkerque veut doubler de taille à moyen terme

Looten, entreprise familiale dunkerquoise de fournitures industrielles, victime d'un incendie qui l’a dévastée il y a 10 ans, a su rebondir. Elle emploie aujourd’hui une centaine de salariés répartis sur huit sites en France.

Aurélien Imbert et Eric Mériau codirigent l'entreprise familiale Looten, située à Grande-Synthe depuis 2011.
Aurélien Imbert et Eric Mériau codirigent l'entreprise familiale Looten, située à Grande-Synthe depuis 2011.

«Finalement, cet incendie, qui a ravagé l’intégralité de notre matériel et de notre stock en quelques minutes en 2009, aura eu quelques vertus. Il nous aura appris la solidarité, il aura soudé l’ensemble de l’équipe et nous aura prouvé que nous étions capable de relever beaucoup de défis», analyse Eric Mériau, codirigeant de Looten. Lorsque se produit l’incendie, Looten est alors dirigée par Eric Mériau et Charles-Henri Looten, la 8e génération depuis 1840, date de création de l’entreprise familiale qui était alors une simple ferronnerie. Looten devient, entre les deux guerres, une quincaillerie, puis, à la fin des années 40, se spécialise dans trois métiers : la distribution de gaz, la fourniture industrielle et la vente d’électroménager. Dans les années 80, elle arrête l’électroménager et se lance dans les jardins et espaces verts. Nouveau tournant dans les années 2000, quand Looten cède ses activités jardinage et gazière pour se spécialiser exclusivement dans la fourniture industrielle, un secteur sur lequel il devient très vite leader dans le Dunkerquois. «Je pense que la famille Looten a su faire les bons choix au bon moment», apprécie Eric Mériau.

De nouveaux axes stratégiques

Réinstallée en 2011 dans des locaux neufs de 4 000 m2 à Grande-Synthe, l’entreprise est reprise, la même année, par Eric Mériau et Aurélien Imbert qui rachètent ensemble 100% des parts à la famille Looten. Les deux hommes mettent alors en place une nouvelle stratégie de développement sur deux axes : extension du maillage territorial par croissance externe et spécialisation sur des métiers très techniques. «C’était indispensable pour deux raisons. D’abord parce que notre taille moyenne nous empêchait de pouvoir nous battre sur les prix avec les grands groupes du secteur, sur un marché ultra-concurrentiel qui se concentre. Nous avons donc choisi de nous spécialiser sur des métiers très techniques comme la robinetterie industrielle, le soudage, la pneumatique ou les outils coupants sur lesquels nous pouvons valoriser notre savoir-faire reconnu. Ensuite, parce que rester exclusivement dunkerquois était dangereux : si l’industrie s’était moins bien portée, notre entreprise en aurait subi les conséquences de plein fouet», résume Aurélien Imbert. Depuis, Looten s’est étendue sur huit sites dans un grand quart Nord-Est de la France, pilotés depuis Dunkerque, et emploie une centaine de salariés pour un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros en 2017. «Nous avons désormais atteint une taille intermédiaire qui n’est pas encore suffisante. Nous sommes donc toujours en recherche d’opportunités d’affaires à reprendre. Notre objectif, à moyen terme, est de doubler de taille», commente Eric Mériau. Un seuil indispensable, selon le dirigeant, pour rester compétitif.