Lille : Mediflash rend la flexibilité et l'indépendance aux soignants

L'implantation de Mediflash à Lille s'est rapidement avérée être une évidence pour les fondateurs de l'entreprise qui proposent au personnel soignant de meilleures rémunérations en devenant indépendants. Créée en août 2020, la start-up affiche déjà une belle croissance et prévoit d'augmenter ses effectifs.

L'équipe de Mediflash, avec, en haut à gauche, au dernier rang, Maxime Klein, cofondateur.
L'équipe de Mediflash, avec, en haut à gauche, au dernier rang, Maxime Klein, cofondateur.

Infirmier de formation, Maxime Klein a certes moins de temps pour exercer son métier d'origine depuis qu'il est entrepreneur mais il en connaît tous les rouages : «J'ai fait beaucoup d'intérim durant mes études. Durant la crise, on a vu la complexité du travail des soignants. Mais il y a aussi une population de plus en plus vieillissante et un besoin cruel de personnel», explique-t-il. Rien qu'en France, il manquerait actuellement 100 000 soignants et, à horizon 2030, on aurait besoin de 330 000 infirmiers et 260 000 aides-soignants1.

«L'annonce de la création de 50 000 postes en Ehpad par Emmanuel Macron, c'est bien, mais il y a déjà actuellement des postes auxquels personne ne postule», se désole l'entrepreneur. Manque de mobilité, de reconnaissance, mais aussi des rémunérations en deçà du travail accompli... bon nombre de facteurs freinent le marché du recrutement du personnel soignant.

Gagnant-gagnant

Avec ses associés Léopold Treppoz et Stanislas Chastel, il imagine donc Mediflash, une plateforme de mise en relation des soignants avec les établissements de santé, qui propose aux soignants qui effectuent des missions temporaires dans des Ehpad, maisons d'accueil spécialisées, hôpitaux publics... de gagner un salaire jusqu'à 20 à 25% plus élevé qu'en intérim. Et aux établissements, d'avoir 20% de charges en moins tout en allégeant l'emploi du temps du cadre de santé qui peut passer jusqu'à 70% de son temps dans la gestion des plannings.

«Les soignants tels que les infirmiers peuvent être libéraux mais pas auto-entrepreneurs. On leur propose d'être indépendants et, via le site, ils reçoivent des missions selon leurs critères et on les met en relation avec les établissements de santé», explique-t-il. Mediflash se charge ensuite de l'administratif, pour le soignant comme pour l'établissement, qui s'allègent ainsi des contraintes administratives. Le soignant – pour qui le service est totalement gratuit – reçoit par message la date de prise de poste, les horaires, la rémunération. Mediflash prélève une commission pour chaque mission auprès d'un établissement.

Des entretiens poussés pour assurer un service de qualité

«On réalise des entretiens d'une heure, avec des tests de connaissance, pour orienter au mieux le soignant en fonction de ce qui lui correspond et de sa zone géographique. On essaie au maximum de fidéliser le soignant avec les établissements», poursuit le cofondateur. Si l'entreprise s'est lancée en 2020 en Moselle, elle a depuis essaimé partout en France avec les fonctions supports installées à Paris et l'élargissement du service à Rennes, Lyon, Bordeaux et, depuis six mois, Lille, avec une équipe de trois personnes.

Mediflash travaille déjà avec une quarantaine d'établissements dans le département du Nord, pour environ 200 soignants. Avec la proximité de la frontière belge, nombreux sont ceux qui préfèrent travailler en Belgique, là où ils sont mieux payés...

La start-up compte déjà une vingtaine de salariés, mais Maxime Klein et ses associés ont de belles ambitions. «Nous allons recruter une quinzaine de profils, à la fois en tech, en opérationnel, en commercial, finance et marketing. C'est indispensable d'avoir un maillage territorial important pour être à l'équilibre entre les soignants et les établissements. C'est pour cela que nous prenons notre temps pour ouvrir de nouveaux territoires», avance-t-il.

1. Source : Ministère du Travail et de la Santé.