Lille-La Délivrance : 3,7 millions d’euros investis dans le recyclage des matériaux ferroviaires
A Lomme, SNCF réseau et six acteurs économiques de la région Hauts-de-France collaborent pour lancer Lille-La Délivrance, un centre de réemploi des matériaux du ferroviaire. Ce projet requiert une enveloppe de 3,7 millions d’euros sur trois ans.
L’enveloppe est conséquente : 3,7 millions d’euros vont être investis sur trois ans, dans le projet de Lille-La Délivrance, sélectionné le 28 avril 2021 dans le cadre du programme d’investissements d’avenir «Projets structurants pour la compétitivité – Volet régions». Aux manettes de la création de ce centre de réemploi des matériaux du ferroviaire, SNCF réseau, l’ensemble des partenaires économiques, à savoir la Banque publique d’investissement (Bpi) ainsi que la Région Hauts-de-France. Tous mobilisés vers un même but : développer l’économie circulaire.
«Lille-La Délivrance est officiellement lancée depuis janvier 2022 et elle entame d’ores et déjà son premier chantier, le retraitement du ballast dans un premier temps», introduit Jean-Luc Martel, pilote d’opération chez SNCF réseau. En effet, l’ancien ballast de la ligne à grande vitesse Nord, actuellement en maintenance, est acheminé jusqu’à la base arrière Lille-La-Délivrance pour y être trié et lavé. Selon son état, il est soit réutilisé pour les besoins des voies ferrées, soit pour le BTP. Depuis deux ans, ce ne sont pas moins de 30 000 tonnes de ballast recyclé qui ont été réutilisées, preuve de la pertinence du projet.
Il faut dire que le gisement est conséquent dans la région Hauts-de-France, puisque tous les ans, pas moins de 120 000 tonnes de traverses en béton et 170 000 tonnes de ballast sont retirées des voies lors des opérations de maintenance.
Economie et écologie
A terme, SNCF réseau espère recycler 95% des produits usagés. Au-delà du ballast, l’idée est de réemployer également les rails et les traverses. «Le ballast retraité a les mêmes caractéristiques que le ballast neuf mais sans les contraintes écologiques», poursuit Jean-Luc Martel. Déployé sur un terrain de 7,5 ha, ce centre de réemploi du granulat permettra de réduire les émissions carbone. En sachant que 70% du CO2 émis sont liés aux matériaux présents sur le réseau rails, SNCF réseau espère ainsi revoir à la baisse ses émissions de 18%.
Mais le côté écologique n’est pas le seul moteur de la création de ce centre de réemploi des matériaux : le côté économique a son rôle à jouer. «Par exemple, nous savons qu’une tonne de ballast criblé, lavé, coûte trois fois moins cher que du ballast neuf, il réduit le transport routier, favorise donc le circuit court et préserve nos ressources.» Sur le chantier de rénovation de la LGV Nord, ce sont ainsi 30 000 tonnes de ballast qui sont revalorisées chaque année, ce qui permet une économie de 900 000 euros par an.