Lille cherche ses «bougeuses» !
Très active dans le monde des réseaux – et plus spécifiquement féminins –, Marie Eloy est à l’initiative de «Bouge ta boîte», un écosystème business destiné aux entrepreneuses qui vient de s’implanter à Lille. Avec un but précis : accroître son chiffre d’affaires et propulser son activité.
C’est en Bretagne que Marie Eloy a commencé à fédérer des chefs d’entreprise en créant Femmes de Bretagne. Avec une quarantaine de rencontres par mois et 6 000 adhérents depuis trois ans, l’association veut «voir plus grand». Cette «communauté de femmes solidaires» réunit des étudiantes, des retraitées, des salariées, etc. et permet de découvrir les projets proches de chez soi. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on compte 38% de femmes créatrices d’entreprise, mais seules 12% des entrepreneuses vivent de leur activité alors que les femmes seraient plus performantes. Au-delà d’un effectif de dix salariés, on ne compte que 14% de femmes. «Nous ne voulons pas vivre recluses et loin des hommes. Mais nous sommes là pour nous booster, en réconciliant le business avec le sens», explique Marie Eloy, qui a lancé dans 14 villes de France un autre réseau : «Bouge ta boîte». Le principe est simple : un cercle local d’une dizaine d’entrepreneuses, avec une représentante par profession, autour d’un cycle de rencontres pour faire travailler les petites entreprises d’un même territoire. Soutenu par des acteurs privés comme bpifrance, EY et BNP Paribas, ce réseau fonctionne avec des «bougeuses» et des «boosteuses» : «on cherche des femmes audacieuses, qui veulent faire bouger les lignes. Il faut une réelle motivation», poursuit Marie Eloy. Elle avoue que «le processus d’adhésion est long, tout le monde ne devient pas ‘bougeuse’», mais avance des chiffres non négligeables : sur les sept premiers cercles créés en France il y a six mois, plus de 130 000 € de chiffre d’affaires ont déjà été générés.
Intertitre
Objectif : 300 villes et 4 500 «bougeuses»
Lancé à Lille le 30 octobre dernier, l’écosystème doit encore prendre sa place et trouver ses «bougeuses». Elles étaient plusieurs à avoir fait le déplacement dans les locaux lillois de bpifrance – expert-comptable, photographe, consultante, créatrice… –, toutes à la tête d’une entreprise de un à vingt salariés et animées par l’envie de booster leur business. «Monter un écosystème à Lille début 2018 serait génial ! Il était indispensable de venir en Hauts-de-France. L’important est rayonner sur le territoire, chacune dispose d’un réseau. L’intérêt général prime», poursuit Marie Eloy dont l’ambition est d’atteindre 20 villes d’ici fin 2017, 100 en 2018 et 300 en 2019. Et surtout de monter des cercles dans des villes de petite taille, voire moyenne, comme c’est le cas en Bretagne. L’appel est lancé !
Phrase en gros et entre guillemets
«Nous sommes là pour nous booster, en réconciliant le business avec le sens»