L’habit ne fait pas le moine

(c) : Ewattch
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Grosses cylindrées, costumes bien taillés, un genre un peu blingbling du style «si tu n’as pas de Rolex à cinquante ans, c’est que tu as raté ta vie», des horaires élastiques (mais que dans un seul sens), du m’as-tu-vu à profusion, adjoint d’un phrasé bien audible mais vide de sens dans tous les clubs business que compte la place. Le trait est un peu grossier mais ce comportement de quelques entrepreneurs n’est pas qu’une vue de l’esprit ou un simple cliché, il est toujours d’actualité. Au point que certains professionnels de l’accompagnement se sont penchés sur le problème du comportement de leurs porteurs de projets en lançant de véritables études comportementales. «Cela fait aujourd’hui partie intégrante du cursus d’accompagnement. Il est indispensable de prendre le temps de se poser cette question du comportement», assure un délégué général d’une structure régionale avant de confier : «Le comportement plus ou moins excessif du chef d’entreprise est souvent une des raisons de l’échec de sa société.» Le rapport à l’argent, celui avec la charge de travail ou encore la notion même de rémunération du dirigeant de l’entreprise sont aujourd’hui passés au crible et analysés afin de remettre un peu les idées au clair de certains et les faire redescendre à un niveau connecté à la réalité. Tout le monde ne peut pas être chef d’entreprise, c’est une donne à rappeler et l’habit n’a jamais fait le moine. Entrepreneur, c’est avant tout une responsabilité, notamment sociétale, avec des obligations et des devoirs et surtout une certaine éthique. Ce terme semble avoir perdu de sa force et surtout de son sens au point d’être de plus en plus galvaudé et de discrètement disparaître de la sphère entrepreneuriale. Une sphère polluée par certains hypocrites qui ne méritent aucun intérêt. Alors des études comportementales pour en recadrer quelques-uns ? Une véritable nécessité !
emmanuel.varrier