Les raisons de la colère...
Agribashing, traité de libre-échange, contraintes normatives en passant par une loi Alimentation jugée plus néfaste qu’autre chose ! Le bonheur n’est plus dans le pré pour les agriculteurs de France. Après un premier coup de semonce au début du mois, ils ont monté d’un cran le 22 octobre dernier en organisant plusieurs rassemblements dans les villes de l’Hexagone. À Nancy, près de trois cents tracteurs ont investi les rues de la cité ducale histoire d’exprimer leur désarroi.
«On vous nous nourrit mais nous on crève !» en passant par «Macron, sauve tes paysans» ou «l’Agriculture n’est pas un jouet», les slogans ont fleuri le 22 octobre dernier sur les quelque trois cents tracteurs des agriculteurs venus manifester dans les rues de Nancy à l’appel de FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et des Jeunes Agriculteurs de Meurthe-et-Moselle. Un mot d’ordre national où comme dans de nombreuses villes de l’Hexagone, les hommes et femmes de la terre ont remis une lettre ouverte au président de la République.
Lettre ouverte
«La ratification d’accord de libre-échange destructeurs, des surtranspositions de normes ingérables, un agribashing qui ne cesse d’augmenter, nous attendons aujourd’hui des réponses claires. Cette lettre ouverte à cette volonté», explique Denis Piard, le vice-président de la FDSEA 54 au début du rassemblement nancéien du côté du parking du stade Marcel Picot à Tomblaine. Le 8 octobre dernier, un premier coup de semonce avait déjà été envoyé avec des opérations de tractage. «L’opération d’aujourd’hui est une montée en puissance histoire de bien faire comprendre que nous sommes décidés à nous faire entendre.» La prochaine étape si la lettre ouverte trouve réponse morte ? Pas impossible de voir se monter une grande manifestation sur Paris «même si cela demande une tout autre organisation en termes de logistique.» Le malaise paysan et agricole est bien présent. Acteurs économiques indéniables de ces fameux circuits courts mis en avant notamment lors des États généraux de l’alimentation «qui ont accouché d’une souris et où les agriculteurs ne s’y retrouvent pas», les professionnels de la terre assurent ne demander que «du bon sens, du dialogue et de la confiance.» Reste à attendre les réponses du sommet de l’État.